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 La galère [Pv] Ziel Bild

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Russell Fletcher
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MessageSujet: La galère [Pv] Ziel Bild   La galère [Pv] Ziel Bild EmptyDim 5 Sep - 9:25

Premier cours d’histoire-géographie de la nouvelle année; il était arrivé, plein d’espoir face ce nouveau semestre. Espoirs qui s’étaient bien vite envolés, bien qu’il n’eu pas voulut se l’admettre. Pour commencer, quel genre d’Ahuri avait bien pensé à fusionner ces matières ensemble? Il se retrouverait à devoir apprendre par cœurs des capitales –et devoir les situer dans leur contexte politique à certaines époques. Apprendre l’un ou l’autre lui allait, mais les deux en même temps, ça le troublait. Et le pire, bien entendu, n’était pas la matière, mais celle qui manquait à l’appel. Il pensait s’être inscrit à un cours de politique, mais non, on ne faisait que parler de rois et de mages et d’encens et –bon, d’accord, il exagère.

Tout ce ressentiment avait atteint son comble lorsqu’il avait entendu le professeur prononcer les mots ‘travail d’équipe’. Il ne faut pas se tromper –il aimait bien le travail d’équipe, de manière général, mais avait toujours un peu peur de se prendre un vent. Avec les élèves et ces histoires de pouvoirs, il n’avait vraiment pas envie de faire un mauvais choix et de tomber sur le prochain Napoléon. Il jeta un coup d’œil nerveux autour de lui, alors que le brouhaha dans la classe s’élevait déjà, sans que le professeur ait finit de parler des modalités de l’exercice. Tout le monde avait compris la même chose : un projet à long terme sur un pays quelconque. Et tous, bien entendu, voulaient faire leur équipe –et leur choix- plus vite que les autres pour ne pas faire de projet sur un pays obscure, comme la Birmanie (sans rancune hein).

Ses yeux tombèrent sur une des rares autres personnes de la classe qui ne s’étaient pas levées; dans ce cas-ci, par contre, on pouvait carrément dire qu’il ne faisait même pas moine de se trouver un partenaire. Bien que cela fût subjectif comme impression, Russell hésita un moment, tout de même effrayé par la vitesse à laquelle les équipes se formaient. Il ne resterait bientôt plus personne, et il n’avait pas envie d’être le lot de consolation. Il se leva donc, trouvant son courage dans une seule chose : cet autre étudiant, bien qu’il ne lui ait jamais été donné de lui parler, faisait lui aussi partit du club de sport. Ils ne pouvaient pas partir cette année du mauvais pied s’ils allaient tous les deux dans le même club, n’est-ce pas?

Il déposa ses cahiers dans un bruit sonore –par inadvertance, mais cela eu au moins pour effet d’attirer l’attention de son interpellé- sur le bureau devant la chaise qui s’était maintenant libérée près de Zeil, n’osant pas s’asseoir tout de suite; il n’aurait pas voulut s’imposer, non plus. Quoiqu’un peu, en fait.

-Salut, fit Russell, se penchant vers l’avant pour être plus à son niveau, t’as quelqu’un pour le travail? Parce que sinon, je vais me mettre avec toi. Enfin, dans la mesure où ça te va, évidemment.

Il laissa ses lèvres se retrousser en un sourire poli, jaugeant l’autre d’un coup d’œil. Ils devaient avoir la même taille, non? C’était un hasard, mais il insista pour y voir un signe du destin. Et d’ailleurs, évidemment que l’autre n’avait pas de partenaire, pas vrai? Sinon, il ne restera pas bêtement assis et serait partit retrouver cette personne. Il tira donc la chaise pour faire mine de s’asseoir, attendant une quelconque réponse affirmative de la part du brun.

-C’est Russell, en passant, fit-il alors qu’il se disait qu’il ne connaissait lui-même pas le nom de l’autre. Enchanté de faire ta connaissance.

Enfin, pour ça, on verra plus tard… éluda-t-il sagement.

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MessageSujet: Re: La galère [Pv] Ziel Bild   La galère [Pv] Ziel Bild EmptyLun 6 Sep - 8:48

On peut dire ce que l'on veut.
Le pire de tout, à la rentrée, ce n'est pas la nouvelle classe. Ce ne sont pas les cours qui reprennent non, ni le fait de rater son bus pour aller à l'école - Surtout quand on est en internat.
Ce n'est pas non plus la hantise des devoirs, des nombreuses heures de colle qui vont agrémenter votre parcours et dossier scolaire.
Non. La chose la plus abominable, parmi toutes les autres qui ont lieu pile le jour de la rentrée, c'est bien celle-ci.
Bilipilip. Bilipilip. Bilipilip.
Le réveil. Instrument de torture inventé depuis des siècles déjà. Cette atroce lumière rouge qui vous empêche de vous endormir et qui, le matin venu, vous tire de ce sommeil si bienfaiteur que vous auriez prolongé avec le plus grand plaisir. Ce son aigüe venu vous hanter d'outre-rêve, si brutal, si désagréable. Cette boîte noire qui finit, inlassablement, matin après matin, par se retrouver par terre, avec comme seul bonjour un « Ta gueule » suivit d'un grognement.

Voilà ce qu'endurait le réveil-matin de Ziel.
Ou tout du moins ce qu'il aurait dû vivre à 6h30 si le gamin aux cheveux bleus n'avait pas été déjà réveillé.

Assit sur sa chaise, le Black Hat pianotait sur son ordinateur portable. Il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. La rentrée? Oui, il était au courant.
Mais il s'en foutait. Enfin, jusqu'à ce qu'on vienne lui annoncer que s'il ne quittait pas cet instrument de malheur pour aller en cours, on faisait sauter les plombs. Il n'en fallu pas plus.
Trois minutes plus tard, il était lavé, habillé, sur le pas de la porte.
Il avait même sauvegardé son fichier, sait-on jamais.

C'est ainsi que, grognon, il posa ses affaires sur son banc. Son banc, oui. Décoré d'un magnifique "I fuck the world - Black Hat says BANG!". Tout à fait son genre. Les pieds calés sous la table, les bras croisés derrière la tête, il était prêt pour affronter ce premier calvaire scolaire.
Tout le monde le savait, il n'était pas là pour ça. Certainement pas pour histoire-géographie. Mais puisqu'il avait fallu cocher des noms dans la liste et que ceux-là lui avaient plu...

- « Autant vous le dire rapidement, cette année est basée sur l'entraide! Je ne parle pas de triche, comprenez bien. Mais comme certains l'on déjà dev...Silence s'il vous plaît! J'ai dit silence! ».

Ou comment dire "travail d'équipe" sans le dire vraiment. Le professeur renonça bien vite à donner ses consignes oralement. Il alla gratter tout son texte sur le tableau situé au fond de la classe et pendant ce temps, les premiers groupes se formèrent. Une valse envoutante sans doute, pour qui voyait ça de l'extérieur.
Un torrent de blabla inutile et particulièrement dérangeant, pour qui était à la place de Ziel.
Il ne bougea d'ailleurs pas d'un pouce. Ces choses là n'étaient pas faites pour lui. Travail n'était pas un mot qui lui plaisait outre mesure. Mais équipe...Équipe...Non. C'était définitif. Les deux liés dans la même phrase rendait le tout presque offensant.
Et comme dans ce brouahaha, personne ne songeait à écouter Ziel, il se permit de rajouter son grain de sel, sa voix parmi les voix.

- « Regardez moi tous ces cons. Ils ne feront pas un bon travail, s'ils se mettent avec quelqu'un qu'ils adorent. Ca va créer des conflits, j'vous l'dis...»

Paff. De quoi sortir un rêveur de sa rêverie. Désagréable retour à la réalité. Il tourna la tête, admirant et critiquant déjà bien plus qu'il ne le fallait la pauvre personne qui avait osé le déranger.

- « Hum? »

- « Salut. T’as quelqu’un pour le travail? Parce que sinon, je vais me mettre avec toi. Enfin, dans la mesure où ça te va, évidemment. »

Le gars aux cheveux bleus cligna des yeux. Une fois, puis d'autres fois. Avant de laisser retomber ses mains sur le plateau du bureau. Son regard ne quittait pas l'autre. Il fallait des cou...Du courage pour venir s'imposer comme ça. L'irritation passée laissa un minimum de place à l'admiration. Qui comme un nuage de fumée s'envola, au grès du vent et de la mauvaise humeur de Bang.

- « Ca m'va ».

Il avait hésité entre ça, et un juron qui aurait un peu trop attiré l'attention sur lui. Une heure de colle dès la première heure de cours, ce serait son record. Record dont il ne se venterait sans doute pas.

- « Russell. Enchanté de faire ta connaissance. »

Il hôcha la tête, poussa un joli grognement.
Puis attendit.
Et attendit encore.

Répondre? Ah oui.

- « Ziel. 'Pelle moi Bang. »

Et il y eut un nouveau flottement. Dans le fond de la classe, le professeur avait terminé de noter les consignes. Mais quelque chose d'autre avait changé.
Le bruit. Les groupes étaient faits. Il n'y avait plus que des chuchotements, de petits rires dans les coins. Ziel surprit même un regard dans sa direction, venant du maître. Un regard qui voulait dire quelque chose comme « Oh mon dieu. Pas eux deux ». Mais Bang n'était pas doué pour comprendre l'attitude des gens. Alors il laissa couler, comme ça. Mais retint, au cas où.

Jusqu'à ce que ça lui fasse tilt. Russell. Russell Fletcher. Le gars, là, il l'avait déjà vu. Il était venu s'inscrire au club de sport le même jour que lui. C'est pour ça, que sa tête lui disait quelque chose.

- « T'es aussi à mon cours de Français, nan? ».

Le professeur toussa. Ziel parlait pour trois.

- « Bien. Je vais faire la liste des groupes, veuillez ne pas bouger. Désormais, les groupes ne seront plus modifiable. Ah, et tant que j'y suis. Au prochain cours, vous me direz quel pays vous...Ah, vous avez déjà choisi? Bon...».

Un regard en coin, puis il se tourna vers l'autre gars, dont il avait déjà zappé le nom.

- « Tu veux faire quel pays? ».



[Ce texte est de la daube. Je suis pas dans mon état normal pour RP, pardon o_o]
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MessageSujet: Re: La galère [Pv] Ziel Bild   La galère [Pv] Ziel Bild EmptyVen 10 Sep - 14:18

C'était lui qui paranoïait un peu, ou l'autre avait véritablement hésité avant de lui répondre? Il mit une partie de ce trouble sur le compte de la surprise qui avait du 'habiter -plus que le désaccord. Enfin bon, ils ne se connaissaient pas, mais sur le coup, il se demandait bien sur quel genre d'individu il était tombé. Il avait bien accepté -mais de mauvaise foie. Ou était-ce lui qui rêvait? Vaut mieux croire en la bonté humaine dans ces occasions. Il porta un peu plus attention à son nouveau collègue de travail, découvrant derrière les lunettes des yeux parsemés de minuscules veines rouges et soulignés par deux traits plus foncés. Il avait eu de la difficulté à dormir, lui aussi? Il ne pouvait que compatir et accepter son humeur plus ou moins chaleureuse, dans ce cas; par contre, il fut surpris de découvrir ce genre de caractère nerveux en Ziel.

C'était que de loin, il avait l'air d'être sûr de lui, aussi; il n'aurait pas pu l'imaginer comme quelqu'un ayant du mal à s'endormir parce qu'il se faisait du soucis pour telle ou telle broutille. Oh -peut-être pour un examen ou une compétition, puisqu'il lui semblait être un minimum sérieux, mais sans plus. Ou était-il malade, alors? Il espérait que ce n'était pas contagieux...

-Ziel. 'Pelle moi Bang.

Il sursauta presque à ces mots, regagnant toutefois assez ses sens pour finalement s'asseoir sur la chaise qu'il avait tiré devant lui quelques instants plus tôt. Ah, oui-il avait effectivement demandé à connaître son nom. Lui avait-il donné le sien? Probablement, puisqu'il n'était pas bien vu de demander le nom de quelqu'un d'autre sans donner le sien -bref, une vulgaire question d'étiquette, mais se connaissant, il se doutait bien qu'il n'avait pas pu la transgresser. Il ouvrit ses cahiers pour noter de son écriture un peu penchée les notes que le professeur mettait au tableau, se demandant s'il avait passé son cours de calligraphie sous la tutelle d'un instituteur aveugle. Depuis quand est-ce qu'un b devait ressembler à un v inversé?

Sa main le démangeait; elle ne demandait qu'à se lever pour demander au professeur de faire un effort -mais ça n'aurait pas été très diplomate, non plus. Alors il se contenta de plisser les yeux, espérant que Bang à côté de lui saurait mieux déchiffrer les hiéroglyphes.

-Bang? fit Russell, sans remarquer le calme qui semblait être tombé sur la classe. C'est ton deuxième prénom?

Un vague murmure collectif l'enjoint à se taire -et à se dire que la question devait être stupide, vu le regard effaré que le professeur leur lançait. Il adressa un simple mouvement de main vers Ziel, l'air de dire 'laisse tomber', mais avant qu'il ne puisse reporter son attention vers ce qui se passait -enfin, vers ce qui ne se passait pas- dans la classe, une voix qu'il aurait crû être beaucoup plus discrète au départ vint tinter à ses oreilles. Apparemment, il n'était pas le seul à être un peu lent ce matin...

- T'es aussi à mon cours de Français, nan?

Il entendit vaguement quelqu'un tousser -et surtout, plusieurs soupirs de lassitude- et, sans même s'en rendre compte, fut submergé par un élan d'enthousiasme. Il l'avait replacé! C'était déjà un bon départ, non?

-Oui- et on est dans le même club de sport aussi! J'étais pas certain au début, mais...

-Bild, Fletcher, vous continuerez cette discussion plus tard, d'accord? fit le professeur avant de continuer avec un monologue qui, bien que court, était beaucoup trop long pour ses élèves.

Ceux-ci portaient plus attention à leurs crayons qu'au professeur, et ce même lorsqu'ils n'en avaient pas. C'est pour dire. Russell, lui, sentit simplement ses joues s'empourprer un peu alors qu'il laissait sa phrase en suspend, un minimum honteux de s'être fait rendre à parler en classe. Si ses parents savaient ça... Ils croiraient probablement que leur fils était enfin raisonnable pour son âge. Passons. Il jeta un regard vers Ziel, le trouvant toujours aussi peu émotif -que de self-control! Il nota au passage qu'il devrait peut-être prendre exemple sur lui pour ce point particulier.

-Tu veux faire quel pays?

-Hein? fit-il, ne comprenant pas de quoi il en retournait.

Il jeta un coup d'oeil vers ses notes, se souvenant vaguement d'y avoir inscrit 'gajs'. Gajs? Ça ne voulait rien dire; pays, par contre, ça faisait un petit 'ding' dans sa tête. Ils étaient bien en histoire-géographie, non? C'était donc tout logique de penser qu'ils avaient à faire un travail sur le sujet. Les possibilités, par contre, étaient infinies -Ziel lui donnait-il vraiment carte blanche?

-Ça dépends, commença-t-il en se redressant contre le dossier de la chaise, qu'est-ce que tu veux dire par là? Je peux choisir le pays que je veux puisque tu n'as pas de préférence, ou tu veux que je te donne une liste des pays que j'aime bien? Oh, et, tu sais, si tu le demandes comme ça juste pour être poli, ça n'avance à rien, puisque l'on risque de tomber sur un sujet que tu n'aimes pas nécessairement. Tu es certain de vouloir me laisser le choix?

Il plana ses yeux dans les siens, comme s'il cherchait à y trouver un sens -et il lui sembla n'y trouver autre chose que de la fatigue, et peut-être une petite pointe de lassitude. Mais tout ça c'était dans sa tête, pas vrai?

-Enfin, ça nous avance pas plus, alors disons que je suis plutôt ouvert sur les suggestions, mais que j'aime bien tous les pays...

Il lança un vague regard sur les autres groupes, qui formaient déjà une file sans forme autour du professeur pour soumettre leurs choix avant les autres.

-Autant être réaliste, se reprit-il, tous les sujets faciles doivent être pris. La Birmanie, ça sonne bien, tu trouves pas?


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MessageSujet: Re: La galère [Pv] Ziel Bild   La galère [Pv] Ziel Bild EmptyJeu 30 Déc - 13:45

Présentation? Fait. Salutation, tout le tralala administratif, les politesses? Fait. Ne restait plus qu'à faire le travail, soit la chose la plus complexe et la plus détestée de Ziel. Le travail. Cette idée lui donnait des fourmis dans les jambes. Il hésitait réellement entre se lever pour aller dormir, se lever pour aller manger, ou se lever et se barrer, simplement.
Pourtant, un vague regard vers son nouvel acolyte lui apporta la conviction que s'il restait...S'il restait...Il se ferait peut-être un nouvel ami? Un sourire se dessine sur ses lèvres. Non, c'est pas ça la conclusion. S'il reste, il aura fait sa bonne action du jour et il pourra être heureux en se couchant plus tard. Non ça doit pas être ça non plus. Il sait pas pourquoi, mais la tête de l'autre et son air de chien abandonné lui fait pitié.

Enfin, il se décide tout de même à faire, réellement, une bonne action, ou ce qu'il considère comme étant quelque chose bien, c'est-à-dire réaliser un acte auquel il n'apporte absolument aucune attention particulière : Prendre note. Le plus lentement du monde donc, il sort un cahier au hasard, un bic à quatre couleurs perdu au fond de son sac vide et une bouteille d'eau. La bouteille d'eau, certes inutile, sauf pour son gosier asséché qu'il s'en va hydrater sans attendre, prenant une gorgée, une bonne grosse gorgée d'eau fraîche.

- « Bang? C'est ton deuxième prénom? ».

Gorgée qui reste aussitôt coincée dans son œsophage, comme une boule désagréable qu'il faudrait déloger le plus rapidement possible si l'on ne souhaite pas mourir d'asphyxie. Une fois, deux fois, trois fois, Ziel se frappe le torse, avalant difficilement, mais avalant tout de même.
MAIS IL EST CON CE MEC?
Bang, deuxième prénom? Vu le regard noir que lui jette Ziel, il est de bon ton qu'il comprenne que non, ce n'est pas un deuxième prénom. Crétin va.

C'est d'accord, il reste dans la salle de cours pour le moment. D'accord il a dit. C'est bas de sa part, mais Black Hat trouve un certain intérêt dans ce garçon. Comme l'histoire du diner de con, se dit-il. Chaque personne invite un con, un gars très con, qui fait rire tout le monde, les autres cons, mais surtout les autres, ceux qui savent pourquoi ces gens sont invités. Ziel a l'impression d'avoir trouvé son con, avec un bon regard de chien larmoyant. D'ailleurs, si l'autre continue à le regarder comme ça, il va hurler. Mais finalement, Russell s'assied, sans attendre son reste. A priori, ils font la même taille.

- « Oui, et on est dans le même club de sport aussi! J'étais pas certain au début, mais...».

Pour les entrainements, en sports, ils se retrouveront forcément ensemble. Galère. Il n'a pas intérêt à faire cette tête de chien battu à chaque fois. C'est sans doute aussi parce qu'il attend une réponse de la part du Black Hat qui se contente de le regarder de haut - bien qu'il soit plus bas, géographiquement parlant.

- « Bild, Fletcher, vous continuerez cette discussion plus tard, d'accord? ».

Et plus Ziel regarde le blond, plus il a l'impression d'être assit face à un gamin soumis, le genre de petit niais naïf, ultra poli et gentil, qui rend service à tout le monde et dit amen à chaque parole. Cette vue le révulse, il détourne le regard vers le pupitre du professeur et lève juste un peu plus les yeux, guettant la poussière de craie qui s'écoule comme des paillettes sous le tracé du professeur. Lui n'a pas entendu la remarque du professeur. Et en fait, même s'il y avait fait attention et bien...Ça l'aurait touché autant que le suicide d'une mouche dans un verre d'eau, soit pas du tout.

Qu'est-ce que c'est que ça pour une écriture de cochon? Sincèrement, ce pauvre gars n'a rien pour lui. Non seulement il est gras et petit, mais il est chauve, laid, boutonneux - à son âge - mou du slip et...Il a une bonne ouïe, c'est peut-être là son seul avantage. Sous le regard inquisiteur de Bang, l'homme continue de dessiner des hiéroglyphe blancs sur fond vert. Une patte d'ours. La craie se brise trois fois pour une même lettre. Elle vous a rien fait, cette craie, monsieur, se retient de dire Bang en ouvrant un cahier à la volée, comme ça, par plaisir.

Français. Il arrache mollement la page de couverture, se demandant à peine qui est le crétin qui a prit la peine de préparer ses cahiers pour sa rentrée. Ah, c'est celui de l'année précédente. Vide. Ca tombe bien. Histoire Géo, en italique s'il vous plaît, tout aussi illisible que l'écriture de ce bon professeur à la panse flasque. Sur ce point, il fallait admettre que Ziel était nettement plus doué avec un clavier entre les mains qu'un stylo, mais passons sur ce détail, et admirons les deux comparses qui tentent, tous les deux, de voir ce que l'autre à écrit. Sans succès.

« Ça dépends, qu'est-ce que tu veux dire par là? Je peux choisir le pays que je veux puisque tu n'as pas de préférence, ou tu veux que je te donne une liste des pays que j'aime bien? Oh, et, tu sais, si tu le demandes comme ça juste pour être poli, ça n'avance à rien, puisque l'on risque de tomber sur un sujet que tu n'aimes pas nécessairement. Tu es certain de vouloir me laisser le choix? »

Un instant, seulement un tout petit instant, Bild se demanda si l'autre avait vraiment réfléchit avant de parler. Puis il se demanda si c'était sa faute à lui, s'il était trop stupide que pour poser une question claire. Mais ce fut réellement très court, ce laps de temps pendant lequel on aurait pu voir des poissons passer dans l'azure de ses yeux, tellement son activité cérébrale s'était ralentie. Il revint au quart de tour, fronçant les sourcils avec un sourire de mépris. Ce gars était tout simplement génial. Réellement.

- « Enfin, ça nous avance pas plus, alors disons que je suis plutôt ouvert sur les suggestions, mais que j'aime bien tous les pays...Autant être réaliste, tous les sujets faciles doivent être pris. La Birmanie, ça sonne bien, tu trouves pas? ».

- « La Birmanie? ».

Première réponse directe et franche de la part de Ziel qui, plutôt fier de lui, à l'impression de s'être bien contrôlé jusqu'à maintenant.

- « Alors tu parlais sérieusement, avec ton histoire de politesse, et de listes de pays, tout ça? La Birmanie? ».

Il éclate de rire. Le genre de rire guttural qui fait que tout le monde se retourne vers ce fou qui crie dans l'église. Il se penche en arrière sur sa chaise à tel point que les deux pieds avant se soulèvent un chouilla du sol. Il rit de plus bel quand ils retouchent le sol.
Peut-être est-ce la fatigue, ou bien réellement un énorme ras le bol. Dans tous les cas, Ziel soulève ses lunettes et essuie une larme au coin de son œil rougis par la fatigue.

- « C'est vraiment le sujet le plus merdique qu'on m'ait jamais proposé. T'as dû réfléchir longtemps pour la trouver, celle-là...Ah, t'es un comique mon vieux...Non sérieusement...Tu proposes quoi? ».

Au fond, dans l'énonciation très longue et inutile de Russell sur le pourquoi de la question de Ziel, aucune des réponses données n'était la bonne. Si Evan Ziel Bild propose à quelqu'un de trouver une solution à son problème à sa place, c'est soit parce qu'il n'a pas de solution, soit parce que, trop feignant pour la trouver, il préfère laisser la besogne aux autres. Ou encore est-ce une façon d'évaluer les compétences de l'autre mais là, soyons sérieux, il est question du thème d'un exposé et en rien, Ziel n'avait envie de se casser la tête là-dessus pour le moment. Il songeait plus à la dernière ligne de codage qui lui avait posé problème toute la nuit qu'à La Birmanie.
A cette idée, il rit encore un peu. Puis il redevint sérieux.

- « Tu ne blaguais pas? Tu veux vraiment prendre la Birmanie? Tu viens de là-bas? La Birmanie? Mais c'est où, ce bled paumé? On aurait pu prendre la France, je sais pas, ou un truc un peu moins ringard, tu crois pas? ».

- « Birmanie pour Ziel et Russell, c'est noté! Quel choix intéressant venant de vous deux! ».

Il y eut un instant de flottement dans la salle, comme précédemment. Avec le regard des élèves qui passent d'un professeur réjouit de son coup de chien à un groupe de deux élèves, un blond et l'autre aux cheveux bleus. Et vu le regard que ce dernier jette aux deux autres, la situation semble se réchauffer.

- « Mon vieux, tu as voulu ce pays, alors c'est toi qui t'y colles ».

Et le plus froidement du monde, Ziel referme son cahier, prend sa bouteille d'eau et boit une nouvelle gorgée.




[Je suis absolument désolée pour cet immense retard, sans aucune raison mis à part la flemme totale de répondre à tes si magnifiques textes. J'aime énormément ce que tu écris, raison de plus pour me faire pardonner de ne pas avoir répondu plus tôt.

Au passage, c'est mon cadeau de nouvelle année. Encore pardon <3 J'espère qu'il te plaira.
]
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MessageSujet: Re: La galère [Pv] Ziel Bild   La galère [Pv] Ziel Bild EmptyJeu 6 Jan - 13:32

Il ne savait pas d'où sa paranoïa excessive venait, mais il savait, du moins, qu'elle avait commencer à s'agiter à partir du moment où Ziel lui avait lancé un de ces regards qui en disent plus long que beaucoup de discours. Oui bon, de penser que Bang pouvait être son deuxième prénom, ça ne faisait peut-être pas très dégourdit, mais il avait parlé sous l'impulsion du moment, enfin, vous voyez -lui, au moins, il avait essayé de s'intéresser à l'autre, ce qui était déjà une belle tentative de socialisation en soi. Il avait voulut passer par-dessus ce léger détail, mais maintenant, l'attitude de Ziel lui faisait froid dans le dos. Presque; il avait déjà vu pire, quand même, et il ne se laisserait pas abattre tant qu'une bouteille de teinture ne serait pas en jeu. Mais en même temps, quelque chose lui criait qu'il aurait été plus juste que l'autre lui réponde plutôt que de laisser sous-entendre qu'il était un abruti, non? Là, il se sentait mal, tout simplement. Il avait jeté un regard en coin au cahier de Ziel, cahier qui était momentanément en train de se faire vandaliser par ce dernier dans un moment que Russell n'arrivait pas à s'expliquer. Elle avait l'air parfaitement bien, cette page! Avec si peu d'écriture, aussi -c'était du gaspillage. Ou peut-être y avait-il écrit quelque chose qu'il ne voulait pas que les autres voient? Valait mieux ne pas commencer les plans foireux tout de suite, non plus, aussi reporta-t-il bien vite son attention sur le tableau et l'écriture du professeur qui, malheureusement, ne s'était pas améliorée depuis qu'il l'avait quittée des yeux.

Et pour ce qui était de sa paranoïa- plus il y pensait, plus il se mettait à se dire qu'elle était justifiée, après tout. N'avait-il pas esquissé un sourire particulièrement désagréable lorsqu'il lui avait si gentiment proposé de lui faire une liste des pays qu'il aimait? Ce n'était pas de sa faute, non plus, s'il avait peur que l'autre se formalise avec lui -quoique lui était probablement le pire dans cette situation. Si seulement ce sourire avait simplement été en coin, il aurait pu se dire que son imagination seule était ce qui le déformait, mais une expression bien trop grave et sérieuse semblait planer sur le reste de son village. Il se trompait, il ne se trompait pas? Parfois, il aurait bien aimé être dans la tête des gens pour savoir ce qu'ils pensent -et d'autres fois, il se disaient que si les autres étaient à moitié aussi fou que lui, sa tête imploserait probablement sous la pression. Sauf qu'en même temps, il espérait imaginer tout cela. Et il le saurait bientôt, en fait; dès que l'autre daignait lui répondre, en fait. Ce qu'il tardait malheureusement à faire, mais quand même, l'effort était là.

- La Birmanie?

Bah ouais, la Birmanie. Est-ce que c'est parce qu'il ne connaît pas le pays qu'il fait le perroquet? Pourtant, je croyais que c'était quand même connu comme pays. Peut-être que j'aurais du lui proposer un pays de l'union Slave, genre, je sais pas moi, l'Ukraine? L'Ukraine c'est bien, c'est vrai, mais la Birmanie aussi. Et leur drapeau est bien aussi, même si ça n'a absolument rien à voir avec le sujet de notre exposé. Pour ce que j'en sais, du moins. En même temps, j'espère qu'il connaît la Birmanie, parce que sinon, c'est clair que je suis tombé sur le pire partenaire de la classe... quoique cette fille avec le foulard rose, je crois qu'elle sait même pas parler anglais, alors bon... comme quoi, ça peut toujours être...

-Alors tu parlais sérieusement, avec ton histoire de politesse, et de listes de pays, tout ça? La Birmanie?

Euh... il me fait quoi là? se demande Russell, ouvrant un peu plus grand les yeux en rapportant son attention sur lui. Alors, premièrement, il était un peu long à la détente -mais en y repensant bien, ça avait probablement quelque chose à voir avec cette histoire de politesse qui semblait le choquer. Bah ouais quoi! Lui, il était poli, même s'il préférait généralement ne pas le montrer. Il avait été bien élevé, certes, et pouvait presque être chiant avec ses petites manies et excuses, mais au moins, il savait vivre, lui. Qu'est-ce qu'il y avait de si surprenant à ça? À entendre l'autre, on aurait pût croire qu'il venait d'une autre planète ou quelque chose s'y apparentant. Ce qui le dérangeait le plus, c'était que l'autre essayait clairement de le faire passer pour l'excentrique, alors que c'était lui qui riait comme un dément en plein milieu d'une salle de classe -bonjour la subtilité-, allant même jusqu'à faire basculer l'équilibre de sa chaise. Cette idée était si drôle que ça? Autant pour lui -Russell ne fit que se renfrogner légèrement, serait des dents alors que ses lèvres se transformaient en un trait mince et pâle.

-C'est vraiment le sujet le plus merdique qu'on m'ait jamais proposé. T'as dû réfléchir longtemps pour la trouver, celle-là... Ah, t'es un comique mon vieux... Non sérieusement... Tu proposes quoi?

-Quoi, t'as une meilleure idée qui te vient spontanément à l'esprit, peut-être? se permit-il de siffler entre ses dents, pas très certain de la marche à suivre dans une telle situation. Tu es un expert en histoire birmanienne, pour dire que c'est un sujet merdique? Remarque, avoir voulut être comique, j'aurais proposé l'Atlantide, abr...

Il s'arrêta au milieu de son mot, sachant pertinemment qu'il s'était laissé emporter simplement sous le coup de la surprise -valait mieux ne rien faire qu'il pourrait regretter. Sauf que plus il le regardait, et plus il trouvait que l'autre était un bien étrange personnage. Et après on venait dire que lui était spécial... et l'autre qui riait encore! Comme s'il n'était pas capable de le prendre au sérieux. Il avait beau s'être fait appeler mon vieux, il avait l'irritante impression qu'on le prenait pour un gamin perdu -et qu'en plus, l'autre s'amusait à lui donner les mauvaises indications. Et lorsque l'autre retrouva enfin son sérieux, il changea instantanément d'idée. Il aurait préféré qu'il continue à rire, même de ce rire un peu mécanique.

-Tu ne blaguais pas? Tu veux vraiment prendre la Birmanie? Tu viens de là-bas? La Birmanie? Mais c'est où, ce bled paumé? On aurait pu prendre la France, je sais pas, ou un truc un peu moins ringard, tu crois pas?

-Ouais, bah si tu veux pas de ce bled paumé, je t'ai dis que t'avais qu'à me demander de choisir un autre pays, s'énerva Russell, pas assez fort du moins; la voix du professeur le supplantait largement, ce qui, il fallait l'avouer, aurait dû lui faire honte.

-Birmanie pour Ziel et Russell, c'est noté! Quel choix intéressant venant de vous deux!

- Hein, je... sursauta Russell lorsque l'information parvint enfin à son cerveau. Mais monsieur, non, ce n'est pas ce que... je veux dire, non, on ne veux pas... Enfin, mon partenaire d'équipe ne veut pas travailler sur ce... continua-t-il, bredouillant dans sa confusion.

-Un problème, Fletcher? avait esquissé le professeur en haussant un sourcil victorieux, se sentant tout puissant dans sa salle de classe.

C'était vraiment pathétique, en y pensant: quel genre de professeur pouvait prendre autant de plaisir à martyriser ses élèves ainsi? Et bien entendu, le fait qu'ils n'arrêtaient pas de déranger le reste de la classe avec leur babillements incessant ne semblait pas être une bonne raison pour qu'un professeur soit aussi sadique. Quoi -c'est vrai, non? Pour être professeur, il faut vraiment être masochiste, parce qu'il n'y a rien de plus ingrat que des adolescent. Sauf que s'il regrettait son choix de vie à son âge, il n'avait pas à se venger sur ses élèves, non plus! De qui les rendre aussi amer que lui. C'était vraiment, vraiment injuste -du moins, selon les yeux de Russell. Sauf que du coup, étant donné que c'était lui qui avait proposé la Birmanie, il n'avait pas vraiment d'opposition à formuler: tant pis pour l'autre, il n'avait qu'à pas faire le pitre s'il ne voulait pas travailler sur le sujet.

-Non m'sieur... marmonna gravement Russell avant de fixer très, très attentivement son cahier de notes, comme s'il avait pu y écrire avec son regard seul. Il griffonna quelques mots qui ne faisaient aucun sens les uns avec les autres, avant d'entendre la si douce et mélodieuse voix de Ziel -sarcasme mis à part.

-Mon vieux, tu as voulu ce pays, alors c'est toi qui t'y colles.

Russell avait laissé tomber son crayon sur son bureau, son dos se retrouvant calé contre la chaise alors qu'il toisait l'autre qui, il fallait le dire, ne semblait pas s'en préoccuper le moins du monde. Il attrapa le bouchon de la bouteille de l'autre, faisant tourner le petit bout de plastique entre ses doigts, comme hypnotisé, comme si cela était la chose la plus intéressante qu'il avait vu depuis sa naissance. Et tout aussi naturellement, il tendit la main pour enlever la bouteille d'entre les doigts de Ziel -non sans être un minimum brusque, du moins- et ferma la bouteille, la déposa sur le coin opposé de son bureau. Il avala sa salive avant d'enlever son couvre-chef, se passant la main dans le cheveux; il faisait chaud ce jour-là. Pas étonnant, en fait, puisque c'était le premier jour et que la température ne se fiait pas sur ça pour arrêter de procurer les bienfaits des vacances.

-Je vais quoi? fit Russell le plus innocemment du monde, relevant un coin de ses lèvres dans une esquisse de sourire plutôt lamentable. C'est tellement gentil de ta part de proposer que l'on fasse un exposé oral devant la classe afin que tout le monde puisse profiter de nos futures connaissances. Oui, je suis d'accord avec toi: aucun médium ne vaut celui du théâtre de marionnettes. Je n'ai pas de talents en couture, mais à nous deux, on peut très certainement y arriver, je suis certain! T'es un chic type, tu sais... Bang, c'est ça? Mais avant de faire ça, faudrait quand même demander son avis au professeur.

Professeur qui, du coup, n'avait plu du tout l'air de trouver sa farce aussi amusante. On aurait, au contraire, pu comprendre à son expression qu'il réalisait l'ampleur de sa propre bêtise: son tour aurait été parfait s'ils avaient tous les deux étés du genre à sa laisser marcher sur les pieds. Oh! Russell l'était, à sa manière, mais il était tout de même champion pour faire chier grave, aussi. Ziel ne pouvait pas se récolter tout le plaisir, quand même.

-Ça, ou je peux aussi te faire un discours sur les bienfaits du travail en équipe et de la découverte de nouvelles cultures... acheva-t-il en vidant la bouteille d'eau de Ziel d'un trait.

Hey -c'était lui qui rêvait, ou le professeur venait de se frapper le front, à cet instant?
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MessageSujet: Re: La galère [Pv] Ziel Bild   La galère [Pv] Ziel Bild EmptyDim 9 Jan - 10:18

[Je n'ai pas pu répondre plus tôt à cause d'un travail dur à finir dans les temps. Mais voilà, je peux répondre maintenant =D Et pas en laissant 6 mois d'écart x)]

- « Non, m'sieur. »

Ce pauvre petit niais! Ah, si Ziel s'emportait, après tout, c'était de sa faute! Son unique faute de crétin pathétique et lamentable et...
A court de surnoms stupides et exagérés pour une telle situation, Ziel se renfrogna sur sa chaise. Il fallait être stupide pour proposer la Birmanie, stupide pour se laisser marcher sur les pieds par un professeur aussi stupide que laid. Mais cette phrase comportait trop de répétitions. Ses doigts pianotaient sur la bouteille d'eau.
Il pensait à ce que Russell avait dit à propos de la Birmanie, et dans son monde un peu à part, il se dit qu'au fond, ce devait pas être un si mauvais thème d'exposé. Mais par principe, rien ne changea dans son attitude. Il continuait à faire aller ses doigts sur le plastique de la bouteille d'eau fraiche.
Puis plus rien.

Il fronça bien vite les sourcils, quoiqu'ils fussent en permanence un peu trop arqués. C'est cela, sans doute, qui donnait au garçon aux cheveux bleus cet air de bad boy, de mec un peu trop sérieux et colérique pour son âge. A la base, il faisait cela à cause de la sensibilité de ses yeux. Puis c'est devenu une habitude, et comme il trouvait ça classe...Il n'avait pas trouvé utile de s'en défaire.
Sauf que dans ce genre de moment, s'il fronçait les sourcils, c'était par frustration. Ce Russell commençait à rentrer sur un terrain plus que dangereux. Déranger Ziel pendant son activité favorite - Qui se situait entre "déranger les autres en créant un bruit répétitif énervant" et "pianoter innocemment sur un bout de plastique" - était, non seulement un acte de violation d'espace vitale, mais aussi une attaque personnelle que le garçon reçu cinq sur cinq.

Alors comme ça, monsieur Fletcher était de ce genre de personnes qui se vexent facilement. Enfin, peut-être pas si facilement, puisque Ziel avait quand même mis une bonne dose de chiantitude pour que l'autre se décide à montrer ce côté sombre de sa personnalité. Et quel côté!

- « Je vais quoi? »

Ça sentait soudainement très mauvais. L'air autour d'eux donnait l'impression de s'être alourdis, tout comme la noirceur dans les yeux de chacun des deux garçons. Si Ziel ne souriait plus, ce n'était pas le cas de son coéquipier.

- « C'est tellement gentil de ta part de proposer que l'on fasse un exposé oral devant la classe afin que tout le monde puisse profiter de nos futures connaissances. »

Minute. Il avait rêvé, ou ce gars s'était réellement mis à inventer un stratagème particulièrement mesquin, digne des premiers de classes, pour que le pauvre petit Bang se mette à travailler sérieusement sur cet exposé minable?

- « Oui, je suis d'accord avec toi: aucun médium ne vaut celui du théâtre de marionnettes. »

- « Quoi? »

Bien que le gamin se mette à pousser des grognements qui suivaient chaque ponctuation des phrases de Russell, rien ne semblait l'arrêter. Non seulement Ziel avait décroché - C'est qui ça, le théâtre de marionnettes? - mais en plus, il avait capté, du coin de l'oeil, le regard vicelard et ému du professeur.
Connard, pensa-t-il.

- « Je n'ai pas de talents en couture, mais à nous deux, on peut très certainement y arriver, je suis certain! T'es un chic type, tu sais... Bang, c'est ça? Mais avant de faire ça, faudrait quand même demander son avis au professeur. »

Grand silence, moment de vide, rouages qui mettent beaucoup de temps à s'enclencher, et puis paf. Le franc était tombé. Mais violemment, comme si quelqu'un avait donné une grande claque à Black Hat derrière la tête, là où on le sent passer, pour que ses neurones s'activent et lui fassent comprendre où voulait en venir le salopard assit en face de lui.
Faire des marionnettes pour présenter la Bulgarie? Mais, franchement...Soit Ziel avait fait un bond dans le passé en franchissant la porte de cette soit sans en avoir été avertis, soit ce mec venait d'une autre époque. Des marionnettes? Et pourquoi pas faire des affiches en papier à coller sur le tableau?
Et PowerPoint, il connait pas?

Finalement, Russell était moins "con" qu'il ne le pensait. De très mauvaise fois, Ziel se l'avoua, guettant toujours du coin de l'oeil la réaction du professeur. Vu son regard vitreux et sa bouche grande ouverte, il regrettait sa bêtise, ou sa naissance. Ou même les deux.

- « Ça, ou je peux aussi te faire un discours sur les bienfaits du travail en équipe et de la découverte de nouvelles cultures...»

Quel enfoiré. Si Evan Ziel Pique avait ouvert sa grande gueule à cet instant, il se serait mit à pleuvoir des jurons, de toutes sortes, plus horribles les uns que les autres, tous dirigés vers la personne qu'était Russell. Sauf qu'il n'ouvrit pas la bouche, qui se fendit plutôt en un magnifique sourire, du genre « Toi mon ami, tu vas regretter ».
Le pire, dans tout ça, c'était tout de même le fait qu'il ait vidé la bouteille d'eau.

- « Tu sais quoi, Russellounet? J'AIME BEAUCOUP TON IDÉE! Et je pense, tout comme toi, n'est-ce pas, que toute la classe devrait faire une présentation originale de son travail. Nous, on opte pour les marionnettes. N'est-ce pas, Fletchinounet? Évidemment, vous êtes d'accord, monsieur! »

Avec un grand rire guttural comme seul Ziel savait le faire, il admira les autres élèves en question se tourner vers lui, mais surtout vers Russell. S'ils ne savaient pas réellement quel était cette idée si appréciée de Ziel, ils savaient, tous, au fond d'eux, que c'était une très, très, très mauvaise idée.
Le professeur, quant à lui, en avait laissé tomber sa craie. On pouvait lire, dans le fond de ses prunelles, qu'il mourrait d'envie de tomber subitement malade et de ne pouvoir assumer la suite de son programme.
Ou bien allait-il annuler ce travail d'équipe. Oui, ça aussi, ça lui donnait envie.

Sauf qu'il hocha la tête.

- « Tout à fait d'accord avec vous deux. Vous serez donc les premiers à présenter votre magnifique exposé, dans deux semaines. »

Et ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Sans un bruit, Ziel se leva, prit son sac, récupéra, non sans violence, la bouteille d'eau que tenait toujours Russell et fit craquer sa nuque, par habitude. Puis, tout en faisant un signe de salut et en claquant ses chaussures comme le ferait un militaire, il fit un signe obscène de l'autre main à la foule qui le regardait, ébahie, et se dirigea vers la sortie.

- « Dans ce cas, à dans deux semaines! »

- « Revenez ici tout de suite! Revenez, j'ai dit! »

SBAM.

La porte claqua sans ménagement.
Dans le couloir, Ziel poussa un long soupire, remit ses lunettes droites sur son nez et avança en sifflant un air célèbre d'un film de science-fiction. La cloche annonçant le changement de local et donc de cours sonna au même instant. Comme quoi, le rythme de vie du petit gars n'était pas si chamboulé par ses nuits blanches. Il ne se rapperait pas de retenue, puisqu'il se rendait docilement vers son cours suivant : Premier rendez-vous au club de sport.

Au fond, cette rencontre avec Russell ne lui avait pas déplue du tout. C'était son besoin de montrer qu'il était là, qui l'avait forcé à entrer en conflit avec ce mec sympathique. Avec un peu de bonne volonté, il aurait même pu chercher à s'en faire un bon ami. Sauf que c'est mal connaître Ziel.
Si au fond, tout au fond de lui, il gardera ce souvenir comme étant sa meilleure rentrée des classes, il ne l'avouera jamais. C'est son secret à lui. Russell Fletcher, un connard, comme lui, mais un gars bien quand même.


[Si tu veux, ils peuvent continuer à se battre dans l'autre salle x3 Si tu veux que je change quelque chose, fais moi signe! J'espère que tu ne m'en veux pas d'avoir fait sortir Ziel de la salle de cours x_x]
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