Matin morose [Pv] Reina & Inconnue qui est supposée se reconnaître

Le soleil brillait bien haut dans le ciel, à des mètres du sol, là où personne ne pourrait jamais l'atteindre. En levant bien haut le bras, on pouvait donner l'illusion de le toucher, de le prendre dans sa main, mais ça ne restait qu'une illusion pour les gamins. Meggie se rappelait qu'elle s'amusait souvent à le faire, en fixant le soleil. Sa mère lui disait toujours de ne pas regarder trop longtemps l'astre brûlant, pour qu'elle ne brûle pas sa rétine. C'était une recommandation inutile, elle n'écoutait et se fixait bien de sa rétine - qu'est-ce que ça pouvait bien être en fait ce truc? Il n'y avait pas que ce genre d'obsession chez elle. Elle aimait se balancer et se dire que si elle arrivait à aller assez haut, ses pieds toucheraient le ciel et qu'elle pourrait marcher sur les nuages. Si elle sautait, elle planerait avant d'atterrir doucement sur terre. Des choses comme ça, des rêves d'enfants. Là, elle n'en faisait plus d'aussi puérile et inimaginable, mais est-ce qu'elle avait tant vieilli que ça? Elle n'était pas certaine de le savoir. Ni de le vouloir. C'était bien de grandir, mais est-ce qu'alors les rêves d'enfants s'envolent pour laisser place au vide? C'était une grande crainte pour elle, le vide. Qu'est-ce qui arriverait si jamais son âme devait se vider de ses espoirs et ses gamineries? Deviendrait-elle un pantin comme les adultes en veston qu'elle voyait parfois passer dans la rue? Juste y penser lui donnait des frissons dans le dos. C'était trop terrifiant. L'enfance, c'est la meilleure partie de la vie, la plus tendre, la plus joyeuse et innocente. À 17 ans, toutefois, Meggie n'était plus une enfant, c'était une jeune adulte à en devenir. Elle avait beau ne pas le vouloir, c'était irrévocable et inévitable. À moins de trouver l'eau de jouvence, elle vieillirait encore peu, atteindrait les 18 ans et se retrouverait dans le monde adulte. La plaie. Au moins, elle le prenait de façon positive: elle pourrait se marier et avoir des enfants. Bon, il fallait d'abord lui trouver un mari pour ça, mais ça viendrait bien un jour. Bah oui, elle croyait que le prince charmant finirait bien par tomber sur sa route. Comment ne pas y croire alors qu'elle était une princesse? Il l'emmènerait sur son beau cheval blanc et ils vivraient heureux et auraient beaucoup d'enfants. Fin du conte de fées. Positive comme elle était, toujours optimiste jusqu'à l'extrême, sa vie n'était pas plus joyeuse qu'une autre et encore moins plus facile. Elle aussi, elle avait ses journées noires, celles dont elle n'aimait pas parler parce que c'était comme d'avouer que la vie n'est pas toujours rose et ça... Jamais elle ne l'accepterait...

Ce matin-là, le ciel lui faisait la moue, la boudait. Elle ne lui avait rien à ce qu'elle sache, mais bon. Fallait jamais compter sur ce machin bleu pour être sympah tous les jours. D'ailleurs, il n'était pas bleu là, il avait revêtu cette moche de couleur qui ressemblait à du gris, mais qui en était encore trop loin l'être réellement. Il faisait apparence de pluie, dehors, c'était bouetteux. Un temps affreux pour sortir. Et c'était jour de congé en plus. Il ne faisait jamais beau les jours de congé. En fait, il faisait rarement beau en Angleterre. Les matins de ce genre, Meggie attrapait le blues et s'ennuyait de la maison, de l'Alberta qui n'était pas comme ce pays morose. D'ailleurs, c'était ironique qu'elle étudie en Angleterre, elle qui était Québecoise de naissance, avec des ancêtres qui devaient être des premiers arrivés en Nouvelle-France. Enfin, pas tous, les Péloquin étaient tout de même une famille distinguée en France. Ils avaient des armoiries et tout dans le temps. Maintenant, ce n'était plus qu'un nom de famille comme un autre, mais il avait de l'histoire. N'empêche que ce n'était pas l'histoire de ce nom-là qui allait changer quoi que ce soit à cette terne température. Elle avait ouvert les yeux et l'avait vue et quand elle fermerait les yeux, ce serait du pareil au même. En fait, Meghann laissait les rideaux de la fenêtre grands ouverts en tout temps. Pour voir le soleil quand il arriverait. En même temps, elle n'avait jamais le temps de les ouvrir le matin si elle les fermait et le soir, elle oubliait de fermer. C'était plus simple de laisser ouvert. Pas très pudique pour lorsqu'elle se changeait, mais personne ne s'en était encore plaint. Et dans le pire des cas, un gars passerait sous la fenêtre, mais elle ne s'en rendrait pas compte, alors qu'est-ce que ça changerait? De toute façon, elle s'habillait le plus souvent dans le placard. Allez savoir pourquoi. Elle même ne devait pas le savoir. D'aussi longtemps qu'elle puisse se souvenir, elle l'avait toujours fait. Enfin, enfiler une robe, ce n'était pas bien bien sorcier.

Bref, matinée merdique, pas de soleil, de la pluie à l'horizon. Trop dommage. Néanmoins, il ne fallait pas se laisser abattre. Sinon, ça serait déplorable, avouer une défaite sur une bataille qu'elle refusait de perdre. Oh non! Elle ne gâcherait pas sa journée comme ça. Pas pour un peu de pluie! Elle poussa les couvertures au bout du lit et se glissa sur le sol. Elle avait à peine posé un pied qu'elle perdait déjà l'équilibre et tombait. En se rattrapant à la commode elle cogna durement son petit orteil et poussa un gémissement de douleur. Comme c'était douloureux... Un peu plus fort et elle glapissement bruyamment. Assez pour déranger les voisins. * Non mais! Qu'est-ce que c'est que cette matinée dégueulasse? * maugréa-t-elle intérieurement. Elle boitilla sur un pied jusqu'au garde-robe et tira un joli petit ensemble rayé blanc et bleu marine, dans le style matelot. Elle passa par-dessus la petite veste bleue aux boutons dorées. Elle noua rapidement ses cheveux de chaque côté de sa tête avec les traditionnels gros rubans rouges et jeta un coup d'œil dans la glace; oui, elle était fin prête. Elle enfila de jolie bote de pluie noire carreautée rouge et traça son chemin jusqu'à la porte de sa chambre. Elle attrapa son imper rouge et son parapluie Pikachu. Ah! A-t-il déjà été dit combien Meggie adorait Pikachu? Je ne sais plus. Je ne crois pas. Mais bon. Vous le savez maintenant. D'ailleurs, son parapluie avait des oreilles et une queue éclair. Elle l'adorait parce que c'était trop mignon.

Elle quitta paisiblement les dortoirs et se dirigea vers la cour. Elle n'avait jamais vraiment aimé sauter dans les flaques de pluie lorsqu'elle était petite, mais bon. Sortir sous la pluie pourrait peut-être se révéler plus amusant qu'elle pensait. En marchant, elle se rappela qu'il y avait une roseraie quelque part par-là et elle se dit qu'elle peut-être aller y faire un tour. Comment ces fleurs pouvaient-elles toujours être aussi jolies avec la température toujours dégoulinante de ce pays?

Dès l’instant où j’eus les yeux ouverts, je n’eus qu’une seule envie, les refermer. Il faisait gris dehors. Un temps de chien comme le disait si bien les dames qui s’occupaient de moi lorsque j’étais plus jeune. Mais bon. J’étais bien réveillée, donc tenter de me rendormir ne serait que perte de temps. Me stabilisant sur mes deux jambes, je regardai ma coloc’, qui dormait toujours. Pas de problème. Je me rendis à l’armoire que j’occupais seule, simplement car il y en avait deux dans la chambres, et sortis les vêtements que je désirais porter en cette journée qui semblait être partie pour être extrêmement ennuyante. Elle opta donc pour des vêtements en conséquence de la journée. Une paire de longs bas blancs, vous savez, du genre qui remonte jusqu’aux genoux, avec par-dessus, une robe d’un gris acier, descendant jusqu’aux genoux. Enfiler par-dessus une mince veste blanche, simplement pour ne pas avoir froid. En fait, en cette affreuse journée pluvieuse, j’avais l’intention de sortir. Simplement qu’il m’est interdit, médicalement parlant, de sortir les jours trop ensoleillés. Une maladie dite héréditaire. Le seul problème, c’est que mes parents, qui sont-ils, je n’en sais rien. Alors je ne pourrais pas trop vous dire d’où sa me vient. Oh ? Quelle est cette maladie en question ? L’albinisme mes chers amis. Et oui, dommage, hein ? Avant de sortir, j’attachai mes cheveux aussi blancs que neiges et prit mon parapluie. On ne sait jamais ce qui nous attend dehors.

J’entendis ma colocataire de chambres marmonner je ne savais quoi dans son sommeille alors que j’ouvris la porte. J’espérais simplement ne pas la réveiller. Mais bon, j’avais pris toutes les précautions pour la laisser dormir paisiblement. Le bruit de mes bottillons résonnaient dans le corridor alors que je m’efforçais de faire le moins de bruit possible. Les autres avaient bien le droit de dormir, non ? C’est une fois dehors que je dus me résignée à me poser la question « où allé ? ». Je n’en avais vraiment aucune idée. Le terrain de l’école était tellement grand ! Je me demande même pourquoi ils m’ont invité ici. Et surtout, pourquoi suis-je une Sans Arcane ? Les arcanes, c’est quoi au juste ? Je dois dire que cette école est assez bizarre en soit. Déjà que j’avais reçut une lettre, signée anonyme, en fait non, juste non signée, il a fallut, en plus, qu’en pénétrant les limites du vaste terrain, je développe un pouvoir ! J’ai toujours accepté la vie comme elle venait, sans me poser de questions, me disant que si ceci arrivait, c’est qu’il y avait bien une raison. Mais de là à me faire inviter dans une école dont je n’ai jamais entendu parler, me voir attribuer un pouvoir en plus du titre de Sans Arcane. C’était dans la juste limite de ce que je pouvais accepter sans me poser de questions. Bien que je dois dire que je m’en pose beaucoup de questions, à ce sujet. À propos de l’école. Surtout que personne n’a jamais vu le directeur, plus connu sous le nom de Créateur, de ce que j’ai plus comprendre… C’est bizarre, mais comme je l’ai toujours fait, va pour laisser passer sans poser de question. Le jour où j’aurai ces réponses viendra sûrement, et d’ici là, je devrai faire comme si de rien était, en acceptant tout. Bonne idée.

Revenons au moment présent. Où voulais-je aller ? Allons-y pour la roseraie. Trainant mon parapluie derrière-moi, j’entrepris donc de marcher jusqu’à la roseraie, qui, j’espérais, ne se trouvait pas trop loin. Vous savez, moi et l’exercice physique, ça fait quarante. Même marcher, ne serais-ce qu’un peu trop longtemps, m’épuise. Surtout si je venais qu’à me perdre. Mais bon, à croire que les dieux étaient de mon côté en cette horrible matinée, je trouvai sans problème la roseraie. Juste le fait de voir ces fleurs m’apaisaient. Elles semblent si fragiles, et pourtant, ont un moyen de défense du tonnerre. Quoiqu’en me rapprochant bien, j’ai malheureusement pu constater que la jardinière avait très bien son travail. En m’aventurant un peu plus loin dans la roseraie, sauf si je venais d’halluciner, j’aperçus une autre personne ! Sympa, je n’aurai pas à me balader seule. Déjà que juste le fait de m’être rendu ici m’avait un peu épuisé. En accélérant, un tout petit peu, le pas, je tentai de la rattraper. Ce qui j’arrivai a faire sans grand peine.

- Hey, salut !

Je me suis encore rapprocher, jusqu’à être à ses côtés. Je voulais simplement qu’elle me remarque, que je puisse cesser de marcher. Bah quoi ? Oui, j’ai une santé très fragile et beaucoup de difficulté en ce qui concerne l’endurance. Surtout que je ne fais jamais de sport. Le médecin m’a dit que c’était mauvais. Donc je reste la plupart du temps en dedans, lisant un bon livre sûrement. Rien qui me demande de me déplacer ou autre. Je fixai la personne devant moi. Une fille… Ou un travesti, qui sait. Oh ! Je devais me présenter, non ? Car c’est très impoli, ne pas se présenté ! Cette fille… Disons plus, la personne devant moi pourrait croire que je suis une terrible impolie, du genre même carrément méchante et prendre ses jambes à son cou ! Et Dieu seul sait combiens je déteste courir, surtout que, toujours médicalement parlant, je ne peux simplement pas. Oui ! Je devais absolument me présenter ! Ce n’est vraiment pas bien de faire mauvaise impression. Ça pourrait enchainer une suite d’évènement plus catastrophique les uns que les autres ! Bon, je m’égare.

- Oh ! Je suis Fay Pearl, et toi ?

[Merdique, Gomenasai \o/]

Elle était couchée, doucement dans son lit, essayant comme à son habitude de trouver le sommeil, sans aucun résultat apparent. Sa colocataire dormait quand Reina était rentrée de sa patrouille, les surveillants devaient en faire à tous les soirs, ce qui occupait grandement les temps qu'elle devait consacrer au sommeil insaisissable. Par contre, il ne s'était rien passé! Pas un seul élève était sortie de sa chambre pour aller en visiter un autre du sexe opposé. Aucune informations ou potins intéressante à se mettre sous la dent, une soirée plus qu'ennuyante. Morphée n'avait pas cru bon de la visité durant sa vie, ce qui ne lui fit pas grand chose. Elle aurait pu faire du vacarme pour la réveiller, mais elle n'avait pas oser, le gens normaux aillant besoin d'un dose de repos. Elle s'était donc allongée, ne pouvant rien faire d'autre avec une fille qui éprouvait le besoin de dormir. Alors, elle pris son lecteur CD, assez vieux et antique, mais il y avait un disque qu'elle aimait bien écouter.

Dut à la musique assez forte qui raisonnait dans ses oreilles, elle n'entendit pas l'autre demoiselle se lever. En plus les yeux fermés pour mieux apprécier la musique qui envahissait son cerveau, on avait vraiment l'impression qu'elle dormait. Quoi, quand elle apprécie quelque chose elle à l'air paisible. Bang! Son morceau préféré qui commençait, génial! Elle oublia la pluie qui avait coulé averse toute la nuit juste avant de s'arrêter à quatre heures du matin. Les paroles lui échappa des lèvres, mais elle ne les prononça, pas trop fort toujours, convaincu que l'autre dormait encore, mais quand fait elle refermait délicatement la porte.

Après quelques morceaux, Reina ce tanna, elle ne voulait plus rester au lit, normal à quoi sert de rester dans un lit alors qu'on ne peut même pas dormir! Elle se leva, renversant au passage son lecteur, qui fit un bruit infernal. Elle ferma les yeux très fort de peur d'avoir réveillée sa colocataire. Non? Elle jeta un regard vers le lit pour vérifier qu'elle était toujours en vie, mais elle n'était pas là?

* Elle a dut sortir.*

Elle se dirigea vers la fenêtre et vit la jeune fille en question se diriger, ver le jardin extérieur, si c'était bien là qu'elle se rendait évidemment. Tout en allant vers la douche, elle se rappela qu'elle n'avait toujours pas fait connaissance avec cette personne. Elle s'était seulement dit un bonjour et Reina était partie faire sa ronde. Et oui, ça ne faisait pas très longtemps qu'elles étaient dans la même chambre. Une fois sa douche fini, elle ne prit pas la peine de se les sécher, de toute façon l'humidité aurait tôt fait de les faire frisoter. Oui, elle était habituer à ses temps de chien, ayant toujours vécu à Londres. C'est pourquoi elle n'accordait jamais vraiment d'attention à la température ambiante, cela aurai été tout à fait inutile vu qu'ici le beau temps se transformait toujours en pluie en quelques instants.

Elle se dirigea vers son armoire qui lui était assignée. S'habilla simplement, mais assez chaudement, car la matinée avait l'air assez fraiche. Elle enfila ses belles bottes de pluie noires, qui n'en avait pas l'air et prit son parapluie avant de sortir de la chambre. Elle allait rejoindre la demoiselle aux cheveux blanc et si elle ne la trouvait pas et bien elle laisserait tomber. D'un pas rapide, mais toujours remplit de grâce, elle se rendit vers le jardin extérieur. En marchant elle glissa dans une marre de boue, mais elle se rattrapa avec l'aide de son parapluie. Une chance qu'elle n'était pas tombée, sinon elle aurait été couverte de boue et ça l'aurait rendue de très mauvaise humeur. Vous imaginez, la Lune couverte de boue! Jamais!

Elle avait le choix entre un gymnase, un terrain de sport, enfin c'est ce qu'elle croyait, un labyrinthe et la roseraie. Elle élimina tout de suite le gym et le terrain, aucunement intéressée par ces endroits, en plus il était peu probable que l'autre s'y retrouve. Elle opta pour la roseraie, en plus la pluie rendait les fleurs magnifiques, au moins quelques chose de positif. Maintenant sa destination posée, elle s'y dirigea, plus tranquillement cette fois. Levant les yeux au ciel pour regarder l'immense tache de gris qui recouvrait le bleu habituel, sauf ici bien sûr. Elle pénétra, enfin dans la roseraie, elle avait eu raison, les fleurs étaient fantastiques aujourd'hui.

Elle aperçu enfin sa jeune colocataire, Reina se dirigea donc vers elle. Un sourire s'étendit sur son visage. Elle ne serait pas seule aujourd'hui, enfin! Puis elle aperçu une autre fille. Sa colocataire se présenta. Bon, au moins maintenant elle connaissait son nom, Fay. Devait-elle rebrousser chemin et les laisser seule, non! La Lune n'était pas comme ça, conversation ou pas, si elle le voulait, elle s'incrustait. Alors elle s'approcha des deux filles.

« Et moi c'est Reina. »

Elle se plaça aux cotés de Fay. Une sourire charmant ornait ses lèvres, signes de sa bonne humeur à être entourée de compagnie. Et oui, elle en avait assez d'être seule, après tout, malgré toute l'admiration qu'elle se portait, elle avait besoin d'être entourée, d'être apréciée.

Meggie flânait paisiblement entre les rosiers, se penchant par-ci et par-là pour en sentir quelques unes ou encore pour les regarder de plus près. Elle eut vaguement envie d'en cueillir une et de la planter dans ses cheveux, mais elle se serait sûrement fait réprimander pour cette action irrespectueuse du travail des jardiniers. Après tout ce temps passé dans cette drôle d'école dont elle n'était pas sortie depuis son entrée, elle n'en comprenait pas encore la moitié du fonctionnement. En fait, elle concevait assez mal qu'il n'Y ait aucun adulte pour tout superviser. Ça n'était pas plus mal que ça, les adultes se montrent assez souvent ennuyants et embêtants, mais ce principe de veiller les uns sur les autres entre ados, ça la perturbait un peu. Pour elle, trop de jeunes s'amusaient à se blesser entre eux. Enfin, en même temps, ça ne lui déplaisait pas. Elle se demandait juste si ça apporterait quelques changements positifs dans la vie des jeunes que de vivre ainsi en grande communauté. Le hic, c'était qu'il y avait cette guerre entre Pro-Crescent et Rebelles. Elle la désolait franchement, elle qui était si mal à l'aise dans les conflits. Enfin, en cette matinée, cette dispute engendrée par le Fou, type qu'elle n'avait pas rencontré encore, semblait bien loin et plutôt irréelle. Malgré le ciel tout grisonnant comme un vieux grand-père, elle était contente d'être là, à se balader entre les fleurs qui étaient encore embuées de rosée. Qu'est-ce qu'elle foutait là dehors si tôt? Si elle n'avait pas rêvé du soleil, elle aurait sûrement dormi encore longtemps. Jamais possible de roupiller tranquillement. Si ce n'était pas le carillon agressant du cadran, c'était une fausse promesse de soleil. Si elle finissait les études cernée, il ne fallait pas se poser la question. Enfin, elle, elle s'en fichait bien des cernes. Elle voulait juste un petit brin de soleil. S'il avait fait soleil, elle aurait pu ramasser une pétale par terre et en la plaçant devant le soleil, avoir droit à une lumière colorée. Aussi, elle aurait pu voir les petites veinules qui parcouraient la plante. Enfin, au moins, il ne pleuvait pas, c'était déjà ça.

Au bout d'un petit moment, elle entendit un bruit à sa droite. Ou était-ce sa gauche? Elle avait un peu de difficulté avec ça. Oui, on l'apprend en maternelle ce truc, mais insouciante, elle oubliait toujours. C'était pareil que pour le Nord. Pas moyen de se rappeler s'il était du côté de la mousse ou de l'autre côté. Des petits riens, pas bien graves qu'elle se disait. Puis, bon, du moment qu'elle écrivait des réponses correctes sur ses copies d'examens, qu'est-ce que ça pouvait changer que son sens de l'orientation soit un peu déréglé pour un manque de mémoire? Puis bon, le bruit venait plutôt de derrière elle, alors gauche ou droite, on s'en fichait bien. Elle fit volte-face pour apercevoir un peu plus loin une jolie fille, toute blanche. Euh, ses cheveux étaient blancs. Pareil que pour la veste et les bas. Des yeux rouges comme des rubis qui attirèrent inévitablement Meggie. Après tout, c'était sa couleur préférée aussi, alors des yeux de joyaux rouges, elle en voulait bien elle aussi. Enfin, c'était une couleur assez rare. Est-ce qu'elle se décolorait les cheveux et portait des lentilles cornéennes? Elle devrait lui demander où elle les avait acheté pour en acquérir elle aussi. À ce qu'il paraissait, ce n'était pas tout le monde qui les supportait et ça coûtait cher. C'était un investissement tout de même intéressant et moins pire que dans des lentilles blanches. Ces gens aux iris masqués ainsi l'avait toujours terrifiée à dire vrai. Non, mais très franchement, ça fait très peur. On dirait des gens de fantômes fous et vengeurs. Pas pour elle tout ça. Comme l'autre fille semblait vouloir la rejoindre, elle resta plantée là, l'air perdue dans ses pensées. En fait, elle s'imaginait une histoire à raconter à la nouvelle venue. Oh... Meg adorait raconter des histoires! Surtout si elles n'étaient pas vraies et qu'elle pouvait le faire croire aux autres.

À peine la jeune fille la rejoignait en marchant d'un pas qui lui sembla lent, une autre apparut de nulle part. * Tiens, voilà la cavalerie qui arrive... J'aimerais bien avoir un cheval blanc... * Pensée quelque peu ridicule quand on sait qu'elle avait peur des animaux, en particulier des chiens, mais les chevaux l'effrayaient quand même. L'autre fille avait de long cheveux brun-roux. Ou quelque chose qui s'y ressemblait plutôt pas mal. Couleur des yeux: brun foncé. Pas très courant comme mélange. Elle se teignait elle aussi? Une rencontre avec des filles qui n'aimaient par leur couleur naturelle de cheveux? Meggie n'avait jamais trop compris cette manie de vouloir changer son physique. Puis, ce n'était pas parce qu'elle était belle. Elle était limite passable, alors où était passée la coquetterie dans tout ça? Elle n'avait jamais pensé qu'elle pourrait ressembler à autre chose que ce qu'elle était déjà. Anguleuse et quelconque. Ça lui plaisait bien même d'être si ordinaire et elle ne changerait pour rien au monde. Sauf peut-être en ce qui concerne les lentilles cornéennes rouges, parce que ça, c'était vraiment trop classe. D'ailleurs, à réfléchir comme ça, elle oublia presque d'écouter ce qu'elles avaient à dire. Elle se tira de ses pensées en redressant sa tête, qui était jusqu'alors penchée vers la droite, balaya du regard une dernière fois les deux étudiantes. Est-ce qu'elles se connaissaient déjà? Bonne question qui ne méritait quand même pas de réponse, c'était inutile et au final, elle s'en fichait. L'important à retenir, c'était que l'une d'entre elles s'appelait Fay, celle qui faisait petite ange aux yeux couleur fraise, et l'autre Reina, soit celle qui restait, la tête rousse. Comme elles souriaient toutes deux, à moins qu'elle s'imaginât encore des choses, elle dessina un propre sourire sur ses lèvres, son sourire unique et adorable qui l'embellissait.

- En-enchantée! M-moi, c'est Meggie.

Elle hocha de la tête et replaça une vilaine couette de cheveux trop courte pour rester dans l'une de ses lulus derrière ses oreilles. Quand elle ne traînait pas en plein milieu de son visage, ça allait, il n'y avait rien à dire de plus. Fallait pas se casser la tête pour trois ou quatre cheveux. Un peu perdue dans les nuages, comme par habitude, elle fixait un point dans le vide quand elle se rappela soudainement qu'elle avait une histoire à raconter! Eh oui. Faire de nouvelles rencontres impliquaient de raconter de nouvelles histoires, loufoques ou pas, mais certainement fausses. Fallait faire travailler ces méninges qui servent à l'imagination. Enfin, c'était une vieille et mauvaise manie. Une chance qu'elle ne se mettait pas à mentir à tout bout de champ pour un oui ou un non... Ce n'était pas ce qu'elle s'apprêtait à faire en fait? Bof. Ça n'avait pas d'importance. Un mensonge qui ne pouvait pas leur faire de mal n'était pas si mauvais que ça et après tout, ce n'était que pour s'amuser, c'est tout. Elle inspira profondément, avant que les autres filles puissent s'en aller: il était temps de sortir ses talents de conteuse.

-En f-fait, c'est un ha-asard tout à f-fait f-fortuit que v-vous m-m'ayez croisée ici. Ce matin, je m-marchais t-tranquillement d-dans les cou-loirs, quand j'ai entendu un d-drôle de b-bruit. C-comme je suis un p-peu c-curieuse, je m-me suis m-mise à la p-poursuite du b-bruit. J'ai g-gardé la p-piste jusqu'ici, m-mais je v-viens de la p-perdre... Je m-me de-demande ce que c'était...

Stupide problème d'articulation! L'histoire était beaucoup moins intéressante de ce fait... C'était assez pénible d'être bègue avec les inconnus. En leur racontant déjà une histoire, elles penseraient peut-être qu'elle bégayait parce qu'elle était en train de mentir, alors que ce n'était pas du tout le cas. Enfin, oui, elle leur mentait, puisqu'elle n'avait jamais entendu le moindre bruit, mais ce n'était pas la raison de ses problèmes de communication. D'aussi longtemps qu'elle pouvait se souvenir, elle avait toujours eu cette difficulté de langage quand elle discutait avec de nouvelles connaissances. Stress de rencontrer de nouveaux amis? Peut-être. Ah oui! Parce que si Meghann vous identifiait comme personne agréable et sympathique, il fallait s'attendre à ne plus pouvoir s'en débarrasser. En tout cas, pas facilement. Oh, bien sûr, si on l'envoyait carrément balader, elle finirait par se calmer, mais sa nature tellement positive ne s'y prêtait pas trop. À l'abandon je veux dire. Elle reviendrait inévitablement à la charge, têtue comme elle est. En fait, elle aimait pas mal tout le monde. Avec parfois un peu trop d'excès, mais bon. Elle restait quand même toute choupinette et adorable. Une vraie gamine. C'était peut-être ce qui retenait certaines personnes de lui dire clairement de dégager. Naïve comme elle était, elle ne s'en rendait sûrement pas compte elle-même. Pauvre petite, on pouvait se moquer d'elle si facilement et elle se prenait tellement aisément au jeu des autres...

Enfin, maintenant que son histoire, un peu clichée dans son genre, était contée, il ne restait qu'à attendre la réaction de ces demoiselles. Allaient lui rire au nez et lui dire qu'elles ne prenaient pas ou encore, est-ce qu'elles voudraient bien l'aider à chercher l'origine de ce bruit bizarre, qui en réalité n'existait pas du tout? C'était une façon comme une autre de passer le temps et chacun sa façon de s'amuser. Meggie, elle s'amusait en se baladant dans son petit monde imaginaire, les autres, ça restait à apprendre. Puis bon, quand on ne peut pas pratiquer d'activité physique à cause d'un cœur trop faible, on fait avec ce qu'on a et ce qu'elle avait elle, c'était son imagination. Elle était peut-être un peu trop débordante, mais bon... Ce n'était pas vraiment un défaut en fait, sauf quand elle se mettait à s'inventer toute sorte d'histoires étranges et en plus d'entraîner les autres dans ses propres délires.

Je remarquai qu’une autre s’était joint à moi et la jolie demoiselle qui me faisait face. D’un rapide coup d’œil, je reconnu sans peine ma coloc’ de chambre. J’espérais ne pas l’avoir réveiller. Sinon, je me serais sentit beaucoup trop mal vis-à-vis elle. Déjà qu’elle manque de sommeille dut à son rôle de surveillante de l’école, je n’ai aucunement envie de l’embêter en lui volant le peu d’heure de sommeille dont elle pourrait profiter ! Mais bon, je m’excuserai plus tard. Mon attention se reporta sur… Meggie. C’est le nom qu’elle venait de nous donner. J’ai bien entendu remarqué qu’elle bégayait un peu, mais je n’en fis rien. J’en avais rencontré, à l’orphelinat, des enfants qui bégayaient. Ça en indisposait certains, mais ce n’est pas de leur faute ! Donc j’ai nécessairement appris avec. Dans les orphelinats, on rencontre des gens de toutes sortes, qu’on apprend à apprécier et à accepter comme ils le sont. Mieux vaut faire ainsi que de toujours les fuir ou encore les ridiculiser car ils sont différents ou on un problème quelconque. Comme le bégayement. Je suis bien placer pour parler. J’ai souvent été mis à retrait. Quelques enfants ne voulaient rien savoir de moi. « Vampire ! ». C’était ce qu’on me hurlait. Yeux rouges, peau blême et cheveux blancs. Comment ne pas s’y méprendre ? Comment en étais-je venu à parler de mon cas déjà ? Ah oui ! À oui ! À cause de la jolie demoiselle qui me faisait face. Elle bégaye. J’ai tendance à divaguer un peu, suivant le cours de mes pensés, partant d’un point A à un point B, qui souvent, n’a aucune logique entre eux. C’est mal, me diriez-vous. Sûrement ais-je l’air de ne pas porter attention aux autres personnes. Non, ce n’est pas ça. Juste que souvent… Je ne sais pas, dans ma tête, il y a une sorte de procéder qui se fait et qui fait en sorte que je m’éloigne du sujet principal. Mais non, ce n’est pas un problème de concentration… Vous voyez ! J’ai encore quitté le sujet initial. Reina, Meggie. Oui ! Elles ont parlés ?

Je crois sincèrement que ce sont les paroles de Meggie qui m’ont tiré de ma semi-rêverie. Semi-rêverie ? Pourquoi ce terme ? Simplement car je ne rêvais pas, mais presque. Donc semi-rêverie. Bon, passons outre, je ne dois pas m’éterniser sur ce simple mot qui n’a aucun rapport dans ce qui se passe. Maggie, si j’ai bien compris, à parler d’un bruit. Un bruit qu’elle avait suivit. Où ça ?! Et si… Et si c’était un animal ! Un animal sauvage même ! Ou pire ! Un vieux monsieur chelou qui attire les jeunes filles comme Meggie seule, dans un coin reculé tel la roseraie, pour faire des trucs pas catholique avec elle ! Oh mon dieu ! Si c’était ça… Fallait retrouver sa trace ! Et ensuite appeler la police ! Oui, c’était une bonne idée ! Retrouver le vieux pédophile qui se promène en liberté dans le territoire de l’école ! Ou peut-être que ce n’est pas ça aussi… Peut-être simplement une petite souris qui se sentait menacer… Non pas que je ne suis pas optimiste, simplement que j’ai la mauvaise habitude de toujours tout dramatiser, de voir toutes les pires possibilités avant de voir ce qui pourrait être plus plausible, et surtout, un peu moins catastrophique. Ce n’est pas de ma faute, hein ! J’vous le jure, je ne fais pas exprès ! Je fis un vague geste de la main, comme pour dire « laissons passé, ce n’est pas important ». Bah oui, mieux valait laisser la peut-être petite souris vivre tranquillement sans se sentir menacer.

- Je ne crois pas que ce soit bien dangereux. Car bon, de toute façon, je n’ai jamais vu autre que des élèves dans cette école. Même que les adultes y sont absents. Donc bon, ce doit simplement être un petit animal perdu qu’on devrait laisser tranquille. Ou encore l’invocation d’un autre élève. On ne sait jamais ici.

J’adressai un large sourire aux deux personnes, déplaçant une mèche de cheveux couleur neige de devant mes yeux. C’est assez embêtant, les cheveux bouclés. Surtout lorsque ceux-ci te tombent devant les yeux. Déjà que ma vu est troubler, parfois flou à cause de l’albinisme, pas envie que mes cheveux viennent se mettre de la partie !

[S'tout nul, j'me reprends au prochain post !]

La jeune fille au cheveux bruns s'appelait donc Meggie. Était-ce son vrai nom ou plutôt le diminutif d'un autre prénom, peu importe. Elle aussi souriait, elles souriaient toutes les trois, ce qui aurait pu être assez étrange vu de l'extérieur, mais c'était habituel de sourire ainsi sans vraiment de raison. Quoi que elle en avait une, elle se retrouvait en compagnie de deux jeunes filles qui avaient normal psychologiquement, enfin peut-être qu'elle se trompait. Une fois les présentation terminer, Meggie s'empressa de parler d'un bruit qu'elle avait entendue et qui l'avait mené vers la roseraie. Non mais, était-ce vraiment important. Soi qu'elle l'avait imaginer ce bruit, ce qui ferait d'elle une cinglée, quoi que ce mot était un peu exagéré, car n'importe qui pouvait entre des bruits étranges à l'occasion. Si ce n'était pas imaginaire, il devait s'agir simplement d'un petit animal qui essayait de se cacher, car si ça aurait été un élève, la brunette l'aurait aperçu bien avant.

Elle ne pu s'empêcher de remarquer que la jeune demoiselle qui débitait son histoire plus qu'ennuyante, bégayait beaucoup. Est-ce qu'elle était timide? Ça aurait pu, vu que certaine personne son mal à l'aise en présence d'inconnu et ça se témoigne parfois par des bégaiements. Peu importe la raison, ça énervait quelque peu Reina, elle n'aimait vraiment pas entendre plusieurs fois les mêmes consonnes, ça rendait son discoure beaucoup moins compréhensible. Elle n'en fit tout fois pas la remarque, car elle ne voulait pas se mettre en froid avec sa compagnie du moment. Alors elle écouta jusqu'à la dernière syllabe. Puis intervient Fay qui expliqua qu'il devait s'agir simplement d'un animal sauvage ou l'intervention d'un élève, ce qui était tout à fait plausible. Un élève qui lui jouait un tour, oui pourquoi pas.

« Je suis d'accord avec Fay. D'après moi ce n'est rien de bien important, peut être juste un tour vraiment stupide d'un autre élève. »

Dans cette situation, elle aurait tout simplement ignoré le son qui lui aurait été étranger. Non elle n'était pas ce qu'on pouvait qualifier de curieuse et ça lui convenait très bien. De tout façon ce qui ne la concernait pas n'était pas digne d'intérêts. Alors elle ne pouvait pas comprendre l'envie d'aller à la recherche de quelque chose qui n'était pas important, comme l'autre venait de faire. Au moins il y avait un certain point positif à cette histoire, grâce à ça elle avait maintenant de la compagnie, quoi qu'elle aurait toujours eu sa coloc', mais une personne de plus c'était toujours agréable.

« Pourquoi êtes vous dehors avec ce temps? »

Pas que cela intéressait vraiment, mais elle ce devait de détourner la conversation vers autre chose qu'un bruit tout à fait inutile et mieux valait parler du pourquoi que de faire un chasse à l'homme à un personnage imaginaire. Elle était bien capable de s'abstenir de pensée à elle quelque instant ou elle allait tout bonnement faire semblant d'écouter. Non, il fallait qu'elle reste concentrée, si elles se rendaient compte au final qu'elle ne portait aucune attention à leurs paroles, que penseraient-elles? Elle porta ses mains dans son dos, prête à écouter toutes leur aventure du matin, comme ça allait être passionnant.

Pourquoi avait-elle autant de difficulté à rester concentrée sur quelque chose d'autre que elle-même. Même avec toute sa volonté, son esprit s'évadait toujours un peu de sa tête quand une autre personne parlait. Personne n'avait encore ouvert la bouche qu'elle pensait déjà à autre chose. Elle n'avait pas été chercher son café du matin, non mais elle avait beau avoir de la compagnie, sa journée serait totalement rater si elle ne l'avait pas. Elle secoua discrètement la tête négativement, espérant que ce geste n'ait pas été aperçu par ces deux interlocutrices, chassant ses idées sur la boisson énergisante. Elle se contenta donc de sourire, attendant que les récits commencent.

[Aucunes inspirations, désolé!]

Meggie attendait avec impatience la réponse des autres filles. Voudraient-elles se lancer dans un chasse avec elle? Cela impliquerait beaucoup de plaisir. Elle adorerait, mais qu'est-ce qu'elles en penseraient? La jeune fille croyait avoir inventé une histoire assez crédible pour qu'elles la croient, même si c'était le cas, peut-être cela ne les intéresserait pas. Dans ce cas-là, elle serait atrocement déçue. Elle voulait vraiment partir dans une folle quête et seule, ça ne vaudrait pas la peine parce qu'elle savait qu'il n'y avait rien à voir. Guider ces deux filles, ça donnerait un peu de piquant dans sa vie. Pourtant, il y avait toujours des personnes pour résister à sa volonté de s'amuser dans l'imaginaire et qui ne la suivait pas dans ses démarches folles. Megghan ne détestait pas ces gens, bien sûr que non, mais elle était toujours déçue de ne pas les voir embarquer dans ses histoires un peu farfelues et palpitantes – à son avis. Bref, elle croisait violemment les doigts – oui, ça se peut, ok – pour que les deux inconnues acceptent de jouer le jeu.

Malheureusement, il ne semblait pas qu'elles soient du même avis qu'elle. Fay la première marqua son indifférence face à ce sujet. Elle supposa qu'il s'agissait sûrement d'un animal ou de l'invocation d'un élève. Deux réponses valables et plausibles, mais qui causèrent une chute de l'enthousiasme de cette jeune fille. Elle n'était manifestement pas intéressée à aller se promener et jouer à la chasse aux trésors. Pauvre Meggie... Elle qui se faisait une joie à l'idée d'aller se promener et que s'amuser avec de nouvelles amies. Bien, sûr, Fay et Reina deviendraient ses amies, qu'est-ce que vous alliez croire? Les quelques mots de Reina finirent d'achever Meggie. Personne ne portait attention à son histoire. Elles s'en fichaient bien qu'elle ait pu entendre un bruit. Comment ne pouvaient-elles pas être tentées par l'aventure qui s'offrait à elles? Elle n'arrivait pas à le comprendre. Il lui semblait que si quelqu'un lui avait raconté une telle histoire, elle aurait sauté de joie et aurait posé plein de questions avant de partir en chantant des comptines de camps de jour. Faut croire qu'elles ne lui ressemblaient pas du tout sur ce point. Elle se sentit un peu démoralisée, mais bon... Si elles ne voulaient rien savoir, elle n'insisterait pas, ce n'était pas son genre.

-Si vous le dites... soupira-t-elle.

Elle baissa les yeux et fixa ses jolies bottes carreautées rouge et noir. Elle ne savait plus trop comment les aborder maintenant qu'elles avaient refusés de jouer. Ce n'était pas vraiment son fort de partir les conversations. Elle était bien trop timide en face d'inconnues pour le faire d'elle-même et oser imposer ses propres idées après avoir été rejetée une fois déjà. Elle se sentirait trop mal de les embêter trop longtemps avec des propos qui les ennuieraient profondément. D'ailleurs, elle prenait plutôt mal sa défaite et se demandait si elle n'irait pas plutôt chercher de nouvelles personnes pour tenter à nouveau de partir dans une course folle. Elle ne le ferait sûrement pas parce que c'est franchement impoli de partir de la sorte, mais il y avait quelques fois où elle faisait preuve de mauvaises manières, inconsciemment.

Comme le silence allait se prolonger, Reina leur demanda ce qu'elle faisait dehors par un temps pareil. Meghann supposa que la question ne s'adressait qu'à Fay puisqu'elle avait déjà étalé les motifs de sa présence dans cette roseraie et personne ne semblait vouloir y prêter attention. Du coup, elle se tourna vers la jeune fille aux splendide cheveux de neige et aux yeux magnifiquement rouge, attendant sa réponse. Pourquoi était-elle dehors? Maintenant que son attention avait été reporter sur autre chose, elle avait perdu une part d'intérêt dans son histoire de bruits. Oh, elle ne l'oubliait pas, mais elle l'avait reléguée dans un coin de son esprit et ne l'en ressortirait que plus tard, lorsque quelqu'un voudrait bien mordre tout gentiment à l'hameçon.

Alors qu'elle entendait, elle sentit une petite pointe dans son estomac. * Oh non... Pas ça.. * songea-t-elle avec une touche d'anxiété. Elle n'avait pas encore pris son petit déjeuner et elle commençait à avoir pas mal faim. L'inévitable se produisit, un gargouillis s'échappa de sa panse. Elle rougit violemment et fixa le sol, vraisemblablement embêtée et gênée. Pourquoi devait-elle émettre ce son disgracieux à ce moment-là?

[Excusez-moi pour l'attente, je n'étais pas très inspirée non plus xP]