Crescent
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 Biohazard [PV Maysun]

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Loup François
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Loup François
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Biohazard [PV Maysun] Vide
MessageSujet: Biohazard [PV Maysun]   Biohazard [PV Maysun] EmptyVen 8 Avr - 9:43

Loup n’arrivait pas à dormir. Il se tournait, se retournait dans son lit, sans jamais trouver le sommeil. Près de lui, Liam respirait tranquillement, sans que les mouvements du jeune garçon ne le réveillent. Loup remercia silencieusement le ciel de lui avoir donné un colocataire si commode. Il se leva doucement, faisant tout de même attention à ne pas faire trop bruire ses draps, et alla jusqu’à la fenêtre de leur petite chambre pour regarder la nature endormie. La lune, pleine, trônait au dessus de la campagne anglaise. C’était peut être pour cela que le sommeil le fuyait, sa mère lui disait toujours que la pleine lune était propice aux insomnies. Aux insomnies et aux loups. Le garçon sourit dans le vide, la pâle lumière se reflétant sur ses dents et le blanc de ses yeux, lui donnant un air effrayant de bête sauvage. Il retourna vers son lit et son armoire, évitant habillement les fraisiers posés à même le sol avec cette adresse que confère l’habitude, et ouvrit le meuble pour y trouver des vêtements. Il ne pourrait pas dormir de toute façon, il le savait, alors autant sortir. Loup enfila un pantacourt usé et une chemise dans le même état et se dirigea vers la porte dans le silence le plus total. Ses pieds nus ne faisaient aucun bruit et sa respiration était lente et contrôlée. Il tourna la poignée dans un cliquetis métallique et disparu dans l’obscurité du couloir.

Il était dans l’illégalité la plus totale et le savait pertinemment. Si un surveillant lui tombait dessus, il était mal. Très mal. Mais Loup n’avait pas peur le moins du monde. Au contraire, cette petite excursion nocturne lui fouettait le sang, le faisant se sentir plus vivant que jamais depuis son entrée dans ce foutu lycée. Certes, il y avait eu l’excitation de l’arrivée, la joie en voyant les locaux et les élèves, mais il avait vite désenchanté avec cette interdiction de sortir de l’enceinte. Aussitôt, il avait étouffé. Simplement à l’idée de ne plus pouvoir partir, courir, être libre. C’était bête, mais il était comme ça. Il avait besoin de savoir les grands espaces proches, accessibles. De se dire qu’il pourrait toujours aller s’y promener entre deux cours, quand le moral était au plus bas. C’était comme une drogue à laquelle il serait accro depuis sa naissance. Une maladie génétique, héréditaire, dominante et incurable. L’école était déserte, baignant dans un lumière blanchâtre irréelle. Le garçon s’en remit à ses pieds pour décider de la direction à prendre, n’ayant aucune préférence pour ses vagabondages. Il se sentait comme roi, seul humain éveillé à des lieux à la ronde. Le monde ne lui appartenait peut être pas mais, cette nuit, Crescent était à lui. Plein d’une ivresse qui ne l’avait pas parcourut depuis des mois, il explora méticuleusement les secrets de l’établissement. Les salles de classe étaient aussi désertes que les couloirs, les ordinateurs ronronnant doucement dans l’attente d’un nouvel élève à éduqué. Il ne les éteignait donc jamais ? Et la facture d’électricité, alors ? Mais qui était ce « il » ? Le Créateur, cette entité supérieure que nul n’avait jamais vu ? Loup se mit à rire tout seul, imaginant un grand barbu en sandale faire la tournée des salles pour y éteindre chaque appareil. Bien sûr, il ne s’abaisserait jamais à ça. Ce devait être le rôle des élèves - ou des hommes de ménages ? Il venait de réaliser qu’il n’avait fait ça - après tout on ne lui avait pas fourni de mode d’emploi ! - donc peut-être la facture astronomique que devait payer le lycée chaque mois était-elle, en partie, de sa faute. Loup ricana à nouveau. Bien fait. C’était petit, mesquin, puérile, gamin et tout ce qui allait avec, mais c’était toujours ça. Même si ça ne devait pas faire bien mal, ça suffisait à le faire se sentir mieux. Douce vengeance, hein. Plus une farce qu’autre chose. Son regard, sombre dans la lumière ambiante, s’attarda une nouvelle fois dans la pièce. Il se serait cru dans un autre dimension. Une sans vie et sans mouvement, perpétuelle, à la fois belle et terrifiante. Ses yeux luisirent de plaisir.

L’enfant prit l’escalier, bondissant de marche en marche plus qu’autre chose, toute sa vitalité retrouvée à cette heure incongrue où l’on rêve habituellement. D’ailleurs, depuis combien de temps était-il là, à errer sur le sol froid comme un fantôme dans un cimetière ? Mais un fantôme joyeuse, se fit-il la réflexion. Un esprit frappeur plein de malice. Le boulet et le râle agonisant, très peu pour lui ! Le rire et le coup de vent, par contre… D’un bond, Loup fut dans le bâtiment A. Le hall, vaste et froid, lui fit des frissons dans le dos mais ne réussit pas à le départir de sa bonne humeur. Il aurait voulu sortir, pousser les lourdes portes d’entrée et aller marcher dans l’extérieur fort relatif du pensionnat - un morceau de nature entre quatre murs - mais elles étaient fermées pour la nuit. Peut être que, avec sa Force… mais non. Déjà, parce qu’il réveillerait tout les élèves qui accourraient et les surveillants avec eux. Ensuite, parce qu’il ne la contrôlait pas du tout. Et, pour finir, parce qu’il n’était pas fou et qu’il ne voulait pas subir les conséquences qui découleraient de la destruction de la majestueuse entrée de Crescent. Mais alors pas du tout. Le garçon repartit donc, en direction d’autres lieux à hanter. Le salon était calme et ouaté, la bibliothèque ouverte. Il s’aventura entre les rayons sans craindre les monstres qui pourraient y résider. Il n’y avait pas pire monstre que lui dans les environs. La même lumière lunaire entrait par les hautes fenêtres, donnant des airs de tableaux aux fauteuils et aux étagères. Les ordinateurs étaient éteints, les bibliothécaires faisant apparemment bien leur travail, eux. Mais le silence des lieux était trop profond, trop pénétrant. Il l’était déjà en plein jour, alors le soir - et surtout ce soir - il en devenait presque étouffant. Loup ne pouvait le supporter. Il voulait vivre et crier et ce n’était ni le lieu ni le moment. Une fois de retour dans la salle commune, l’escalier menant aux clubs attira son regard. La salle de musique ce trouvait là-bas. Mais non. Il voulait profiter de la lumière de la dame blanche, et cette lumière n’atteignait pas les sous-sols continuellement obscures du lycée. Pas de mélancolie, donc, aussi belle soit-elle ! De toute façon, il lui aurait fallu un violon et savoir en jouer comme Fabio pour que ses émotions ressortent justes d’un instrument. Sifflotant, sans aucune discrétion désormais, tout risques de danger et punition étant oubliés, un air entrainant du peuple des plaines, le jeune garçon prit à nouveau la direction des escaliers.

Le bâtiment E, le derniers des bâtiments, le seul qu’il n’avait pas encore visité cette nuit. Celui des rires et des jeux. Exactement ce qu’il lui fallait. Si la marche l’avait éveillé, elle ne l’avait en rien dépensé. Il avait envie de bouger, courir, sauter - danser ? Bref, de l’action ! Il passa rapidement en revu les diverses activités qu’il pouvait pratiquer, ici et maintenant. Déjà, pas le salon de thé. Tout d’abord parce qu’il était fermé, ensuite parce que, même s’il ne l’avait pas été, il n’y serait pas allé. Le thé, c’est bon, mais c’est… calme. Il ne lui restait que la salle de baston, celle toujours fermée et, ô bonheur, ô miracle, la salle d’arcade. Serait-elle ouverte à cette heure-ci ? Il priait pour. Et Dieu était généreux ce soir là -ou peut être était-ce habituel ? - car la salle était non seulement ouverte, mais allumée. Merci Dieu, je te revaudrai ça ! Enfin, euh, j’essaierai… tu m’as compris, quoi ! Loup entra, le visage éclairé par la multitude de lumières aux couleurs bariolées que diffusaient les appareils, le sourire resplendissant et les yeux aussi brillants que ceux d’un enfant dans un magasin de bonbon. Il se jeta littéralement sur le flipper à sa droite. Tulululu ! fit l’appareil, le bruit raisonnant dans tout l’étage, brisant méticuleusement le silence qui y régnait jusque là. Mais le garçon était inconscient, c’était un fait, et aucune crainte n’envahit son esprit. Il lança le jeu, la bille rebondissant avec moult bruitage contre les parois. Après, il passerait au rallye à moto. Il avait toute la nuit devant lui.

« Crève ! Crève ! Haha ! Tu pensais m’avoir, hein, sale bestiole ? Oh mon dieu un mammouth ! Attends un peu que j’ai rechargé, mon joli, et je m’occupe de toi ! »
Décidément, la peur n’était vraiment pas son fort. Il fallait dire, aussi, qu’il s’était si bien maitrisé depuis son arrivée, il avait besoin de décompresser un peu. D’être fou et libre, même s’il était enchainé, ne serait-ce qu’en apparence et le temps d’un soir. Actuellement, il jouait à Résident Evil, et le mammouth en question était en réalité un américain, obèse et zombifié par un test clinique des plus… expérimentaux. Excité comme une puce et mort de rire comme pas deux, même les 3h47 du matin qu’affichait l’horloge sur le mur ne le dérangeaient plus. Les surveillants ? Oubliés ! Les règles ? Disparues ! Les conséquences ? Quelles conséquences ? Aussi n’entendit-il pas les bruits de pas se rapprochant sans se cacher et continua-t-il de jouer innocemment à trucider des monstres humanoïdes. Jusqu’à ce que, finalement, le coup d’une torche en métal contre la porte le fisse brusquement sursauter et se retourner. Dans son dos, un cri d’agonie lui apprit que son personnage venait d’être sauvagement dévoré vivant, mais il ne fit aucun geste pour le sauver, les yeux rivés dans ceux de la surveillante qui se tenait face à lui.

« Oups… »
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Maysun
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MessageSujet: Re: Biohazard [PV Maysun]   Biohazard [PV Maysun] EmptyLun 18 Avr - 18:44

[Désolée du retard ><]

Fidèle à son habitude, Maysun avait, directement après les cours, été manger son souper. Si elle ne mangeait rien de bien impressionnant –elle prenait toujours le deuxième plat du menu de la cafétéria, indépendamment des autres spéciaux de la journée : encore heureux que le menu changeait à chaque jour, sinon elle devrait supporter ce potage grumeleux, et toute une existence ne pouvait être bâtie sur cela. Elle avait mangée lentement, avec toute la grâce dont son corps pourtant affamé était capable : c’était son rôle à elle et elle se devait de garder la tête froide en tout instant. Faire régner le calme et l’ordre, après tout, commence en appliquant soi-même ces préceptes. Après très exactement vint-trois minutes de repas, Maysun se leva, alla porter son cabaret là où il devait être posé, remercia presque froidement ceux qui s’occupaient de la cantine et fit claquer ses talons à un rythme régulier dans le couloir qui la fit passer du bâtiment C au bâtiment B, pour ensuite bifurquer et se rendre jusqu’au bâtiment A. Sur son passage, quelques élèves levaient la tête pour ensuite regarder leur montre, hochant de la tête : à force, elle était tellement synchronisée avec son horaire de la journée que certains n’en portaient plus, préférant se fier à l’horloge interne de la jeune femme. Elle avait monté d’un pas franc les escaliers menant au deuxième étage et, sans un bruit, entra dans la bibliothèque où le tapis étouffait le bruit de ses talons qui claquaient toujours au même rythme.

Elle n’avait pas une seule minute de retard, et son second travail de la journée –enfin, troisième si l’on comptait son travail d’étudiante, mais ce dernier n’était pour le moment pas directement rémunéré- pouvait enfin commencer. Elle gronda deux-trois élèves qui parlaient dans la bibliothèque, faillit faire faire un arrêt cardiaque à une jeune fille qui avait eu le malheur de plier un coin de page en sa présence (on apprit plus tard qu’elle était nouvelle et ne connaissait pas encore son existence, ce qui peut expliquer son effroi) et, bien entendu, elle avait classé avec soin tous les livres qu’il y avait à classer, en plus de trouver quelques-uns des tomes qui faisaient partis de la liste noire des livres disparus : vous savez, ces livres qui sont encore dans la bibliothèque, mais qui ont par mégarde été replacé dans la mauvaise étagère, échappant ainsi donc au système. À cause de cela, elle avait maintenant horreur des gens qui replaçaient les livres sur les étagères, même lorsqu’ils ne faisaient que lire le quatrième de page avant de le replacer –et s’il se trompait d’emplacement? Quelques livres plus à gauche seulement, et quelqu’un passerait quelques minutes de plus à chercher.

À très exactement neuf heure, elle termina son travail, pour aller s’installer sur une table, comme les autres, et faire ses travaux –lorsqu’elle s’assit, quelques élèves se levèrent, remarquant qu’il était temps pour eux de retourner à leur chambre. Son étude et ses devoirs durèrent jusqu’à onze heure moins cinq : elle devait s’assurer que tout le monde était sortit de la bibliothèque et en fermer la porte. Non pas que l’accès en était strictement interdit la nuit, mais elle n’aimait pas que des élèves y flânent trop longtemps, et elle avait un regard soutenu des plus convainquant. Lorsqu’elle ferma la porte, elle traversa la moitié de l’école pour se rendre à sa chambre au bâtiment D, y déposant son sac et se changeant pour porter quelque chose de plus confortable, mettant un de ses longs manteaux parce que les nuits, même si elles se rallongent, sont encore fraiches. Elle troqua ses petits souliers de cuir noir pour de bonnes vieilles espadrilles, s’étirant un moment pour redonner de la souplesse à ses muscles inactifs. Elle regarda pour la première fois de la journée son cadran : onze heure trente. Il allait bientôt être moment pour elle de prendre le relais pour la garde de nuit. Des fois, c’est à se demander si elle dormait vraiment –mais vaut mieux ne pas y réfléchir.

Elle commença sa ronde dans les couloirs, ni trop vite ni trop lentement, suivant un parcours dont elle seule avait le secret –il restait probablement un mystère parce que contrairement à ses autres activités de la journée, il n’était pas régulé avec une précision déconcertante. Elle passa pour commencer près des jardins, où elle profita un moment de la brise nocturne –de l’air frais, parfois, ça vous remet les idées en place. Elle était presque déçue de ne pas voir de couples d’amoureux se promener près de la roseraie : le printemps, c’était fait pour ça, non? Même elle, elle n’aurait pas eu le cœur de les renvoyer à leur chambre. Tout le monde, toutefois, devait être trop préoccupé par ses examens pour penser à ce genre de choses –sauf elle, apparemment. Bien qu’elle n’ait que rarement du temps pour elle-même. La lune, ce soir, lui donnait l’impression de lui faire des clins d’œil : elle était si près qu’elle lui donnait l’impression qu’elle pourrait la toucher en étendant son bras. Elle salua dans un détour un camarade qui, comme elle, était chargé de la surveillance. Et puis, en fait, tout se passa comme à l’habitude : il n’y avait désespérément rien qui se passait dans les corridors désertés de l’école, et la plupart des élèves avaient rejoins les dortoirs. Le vrai cirque ne commencerait vraiment que vers Juin, lorsque la température serait vraiment plus chaude et que la plupart des élèves auront finis leurs cours : là, ce serait impossible d’espérer voir les gens retourner à leur chambre, et leur rôle était plutôt de les empêcher de faire trop de bêtises. En passant devant la salle de jeu qui, comme de fait, était sombre et en apparence désertée, Maysun entendit des bruits étouffés, allant entre le char d’assaut et les râlements.

Encore quelqu’un qui a oublié de fermer une des télévisions… soupira-t-elle avant de passer le seuil de la porte, cherchant un instant la source du bruit.

Et lampe torche ou pas, ce n’était pas très difficile à trouver : non seulement le bruit ne pouvait que venir de derrière cette porte, mais en plus, l’on pouvait voir en bas de cette même porte un faisceau de lumière intermittents, ce qui ne fit que lui rappeler cette impression désagréable lorsque vous regardez des films d’horreur dans une pièce sombre et que subitement une annonce publicitaire sur fond blanc vient vous décaper les yeux. À croire qu’ils le faisaient exprès, vraiment, mais encore là, le truc c’était de ne pas regarder de film dans une pièce sombre; c’est, après tout, largement déconseillé comme pratique, même si elle-même s’y apprêtait. Regarder un film d’horreur la lumière allumée? Et pourquoi pas mettre un costume de fée des dents pour donner de l’argent à vos enfants en personne? Vraiment, ça ne ferait que tuer un peu plus la magie (et tant pis pour les rétines brûlées, les lunettes c’est fait pour ça après tout).

Elle sursauta en entendant le bruit bien distinct d’une voix qui s’élevait : ça ne faisait pas partit de la télévision, c’était certain! Et pourtant, cette voix ne lui disait rien, ou en tout cas ne faisait pas partit de son répertoire de voix suspectes. Oui, elle avait une mémoire particulièrement phénoménale pour reconnaître jusqu’au bruit de pas des étudiants qui avaient l’habitude de ne pas rentrer dans le dortoir le soir –pour le meilleur et pour le pire. Perdant le peu de patience qu’elle avait –il faut dire que les bruits qui venaient de derrière cette porte étaient peu avenants, et en plus, sa patiente était largement érodée par le fait qu’il était presque quatre heure du matin, hein, et qu’elle s’était levée vers six heures la veille. Elle toqua deux coups à la porte pour avertir sa venue –mine de rien, elle avait un peu peur de ce qu’elle trouverait de l’autre côté, la personne ayant l’air plutôt sauvage vu ses paroles –et pourtant, la vois semblait si jeune… ce n’était pas Ashleight, quand même? Ou quelqu’un qui lui ressemblait vaguement. Non, vraiment, elle n’avait pas du tout envie d’affronter un cas social cette nuit. Elle poussa la porte presque à contrecœur, son expression se situant toutefois entre un dégoût et un énervement bien orchestré : fallait faire peur au premier regard, sinon votre autorité pouvait être remise en doute.

Première chose : la personne était en train de jouer à un jeu vidéo, et elle venait manifestement de perdre, vu l’écran de Game Over qui s’affichait à l’écran. Bien fait pour elle : même que pour peu, elle se serait surprise à espérer que la personne n’ait pas encore sauvegardée. Deuxième chose : cette personne dont elle redoutait les allures sanglantes semblait être un gamin tout à fait normal, voir même chétif. En même temps, si on regardait Ashleight, la grandeur ne voulait rien dire… mais en voyant son air de gamin prit sur le fait en train de voler un biscuit, elle sentit son cœur fondre, et si elle n’en montra rien, c’était simplement parce qu’elle était elle-même trop intimidée par la situation. Elle lui braqua sa lampe de poche dans le visage pendant quelques secondes avant de réaliser que ça ne devait pas faire trop de bien, et alluma la lumière de la salle.

-Oups, oui. Comme dans ‘oups, désolé, j’ai passé le couvre-feu sans m’en rendre compte madame’ j’espère, et pas ‘oups je me suis fait prendre en train de jouer à des jeux vidéos en plein milieu de la nuit’, amorça-t-elle en posant un main sur sa hanche, fronçant son nez. On t’a jamais dit que c’était mauvais de rester dans le noir?

Ne s’attendant nullement à avoir une réponse, Maysun s’approcha de la console, regardant un instant l’écran : pas mal. Il s’était rendu plus loin qu’elle dans le jeu… mais c’était le genre de jeu violent qui faisait bouillonner son sang et la faisait accumuler trop de Ki –une des salles portait encore une marque de Ki relâché par accident, et elle préférait ne pas renouveler l’expérience. Elle attrapa la pochette du jeu, le regardant par en dessous, un air soutenu se dégageant d’elle. Il avait l’air d’avoir douze ans, ce petit : vraiment, quel genre de parent laissait un enfant si jeune partir de la maison? Et le fait qu’il ne mette pas de chaussure pour se promener dans l’école à cette température ne faisait qu’augmenter sa fureur : il allait attraper la crève, cet inconscient! Et ces cheveux –c’était quoi cette coupe faite n’importe comment? Et cette chemise –était-ce un accroc qu’elle percevait? Non, décidément, elle n’arrivait qu’à lui trouver des défauts en ce moment, et rien n’allait pour lui. Surtout pas le fait que le jeu soit réservé aux plus de seize ans. Elle retira le CD de la JeuStation et rangea la pochette avec les autres avant de se retourner vers lui.

-Je suppose que tu te promènes pas avec ta carte étudiante en ce moment, lâcha-t-elle à tout hasard et connaissant de toute manière la réponse à sa question. Bon, pour commencer, tant que t’auras pas quarante ans et de la barbe, les jeux seize ans et plus te seront interdits. Si t’es pas capable d’attendre avant de profiter des trucs de grands, tant pis, je vais en faire mon affaire personnelle de faire en sorte que tu n’y aies pas accès, point.

Elle enleva son manteau et le lui tendit en s’accroupissant devant lui.

-Fait froid, met ça, lui ordonna-t-elle. Tu fais quoi à être ici à cette heure? Je sais qu’il y a pas cours demain, mais c’est pas une raison… T’arrives pas à dormir, peut-être? Est-ce que ton copain de chambre ronfle? Tu t’ennuis de chez toi?

Pas qu’elle avait vraiment envie d’être gentille, mais il était si petit qu’elle n’avait pas le cœur à le gronder complètement, du moins pour le moment –tout dépendrait de son ton, hein. Elle avait tendance à pardonner plus facilement aux enfants polis, et, malheureusement, ils ne courraient pas les corridors. La dernière phrase, toutefois, semblait presque moqueuse –et elle était pourtant très sérieuse. Elle avait oublié, entre temps, l’âge minimal requis pour être dans cet établissement. C’est qu’avec le nombre d’étudiants limite débiles, elle avait du mal à suivre. Oh, et puis –elle avait l’habitude d’être la méchante, et elle n’allait pas vraiment essayer de changer cette image rigide de si tôt. Elle se donnait trente secondes pour changer d’idée et lui donner un bon coup de pied aux fesses –après, on n’en parlerait plus, et ce serait vite fait bien fait. Sauf qu’encore une fois, elle serait obligée de faire face à sa colocataire, colocataire qui savait tout et qui était beaucoup plus effrayante qu’elle. Comme quoi, il y a toujours plus fort que soit, et ce soir elle sentait qu’elle ferait mieux d’être un peu patiente, histoire de ne pas se faire manger tout rond.
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Loup François
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MessageSujet: Re: Biohazard [PV Maysun]   Biohazard [PV Maysun] EmptyDim 24 Avr - 11:53

Spoiler:

Le regard noir de la surveillante fut remplacé par la lumière aveuglante de sa lampe de poche, qu’elle lui braqua dans les yeux. Lui brûlant sauvagement les rétines de ce fait. Mais AIEUH ! Loup aurait bien mis son bras devant son visage pour se protéger, un peu comme un vampire face à un rayon de soleil, mais il n’en eut pas le temps. Peut être avait-elle réalisé qu’un faisceau lumineux dans la figure ça faisait pas du bien, à moins qu’elle ne soit satisfaite de ce qu’elle avait vu, dans tous les cas la jeune femme en face de lui éteignit sa maudite lampe. Pour immédiatement allumer la lumière de la salle. Le garçon cligna plusieurs fois des yeux, se les frottant tandis que des larmes venaient s’agglutiner à leurs coins. Il n’avait même pas remarqué que la pièce était plongée dans la pénombre, surement à cause du fait qu’il ait été totalement obnubilé par les jeux clignotants ici et là. Mais en fait, actuellement, Loup ne pensait pas à tout cela du tout. Toute son attention étant entièrement concentrée sur la surveillante, se demandant vaguement ce qu’elle allait faire de lui. Il n’avait encore jamais été réprimandé, est-ce que ça allait être terrible ?

«  Oups, oui, finit-elle par articuler d’une voix ferme. Comme dans « Oups, désolé, j’ai passé le couvre-feu sans m’en rendre compte, madame » j’espère, et pas « Oups je me suis fait prendre en train de jouer à des jeux vidéos en plein milieu de la nuit ». »

À vrai dire, c’était plutôt la deuxième option qui lui était passée par la tête. Parce que bon, il était parfaitement au courant pour le couvre-feu vu qu’il était sorti de sa chambre après l’heure limite. Ça aurait été un peu hypocrite de sa part, surtout le « sans m’en rendre compte ». De plus, il n’aurait pas utilisé le « madame », son grand-père lui ayant appris que c’était mal poli envers une femme aussi jeune. Bon, certes, ce devait être une aînée à lui - ce qui n’était pas bien difficile vu son âge -, mais ce n’était pas encore une dame. Bref, tout cela pour dire que, non, la première phrase n’était pas pour lui. De toute façon, vu le ton qu’elle avait employé, mieux valait ne pas répondre. C’était ce qu’il y avait de plus sage à faire.

« On t’a jamais dit que c’était mauvais de rester dans le noir ? ajouta-t-elle, les poings sur les hanches, en lui jetant un regard courroucé d’adulte face à un enfant de 3 ans surpris en train de manger ses crayons de couleurs. »

Loup fut un peu désarçonné par sa réplique, à vrai dire. Il s’attendait à pas mal de choses, comme se faire vertement engueuler par exemple. Mais pas à ce que l’on s’inquiète pour sa vue - car, après tout, c’était bien de cela qu’il s’agissait, non ? Aussi c’est sans réfléchir qu’il répondit à sa phrase qui, de toute évidence, n’attendait aucune réponse.

« Oui, je suis désolé mademoiselle, je n’avais pas remarqué que la lumière de la pièce était éteinte. »

Il réalisa après qu’il aurait peut être mieux fait de ne rien dire. Trop tard. Mais c’était plus fort que lui, il était dans un tel état d’excitation - merci Resident Evil - qu’il n’arrivait plus à reformer son masque de politesse habituel. Peut être l’avait-il trop utilisé ces derniers temps, tout le temps même, et qu’il en faisait maintenant une overdose, mais il n’arrivait plus à garder cette attitude neutre et soumise qu’on lui avait enseigné. Pourtant, ça avait bien marché jusqu’ici, il avait survécu dans ce lycée de fou sans jamais attirer l’attention sur lui. Alors pourquoi maintenant, quand il en avait le plus besoin, le sang de Dayana se mettait-il à bouillonner dans ses veines et à le pousser à faire son plus beau sourire au lieu de s’aplatir sagement ? À cause de la lune, sûrement. Mais voyons le côté positif des choses : au moins, il n’avait pas répondu de but en blanc qu’il était parfaitement conscient de violer les règles en sortant à cette heure-ci de la nuit. Et puis, c’était peut être un petit gitan, mais un petit gitan bien élevé. Et avec un minimum d’instinct de survie pour pas se faire croquer par le premier venu. Ou la première, dans le cas présent.
Mais cette dernière, sans se soucier des ses états d’âmes, s’approcha en deux grandes foulées et fixa l’écran sur lequel il jouait avec insistance. Hum ? Oh, son score ! Mais c’est qu’il était bon ! Il était mort tellement de fois et avait recommencé la partie tellement de fois également, il ne savait plus où il en était. En fait, il ne connaissait pas vraiment le jeu, mais vu le nombre de chiffres qui s’alignaient devant lui ce devait être un bon score. Ou au moins un pas mal. … passable ? Sans un commentaire, elle attrapa le boitier du jeu et commença à le lire. Loup, ne sachant pas trop comment réagir, attendit donc patiemment qu’elle ait terminé sa lecture, les bras le long du corps. Puis, soudain, il réalisa qu’elle regardait lui. Un peu nerveux d’être évalué de la sorte, il se mit à la fixer en retour, sans vraiment savoir ce qu’on attendait de lui. Elle avait un regard proprement terrifiant. Il se sentait dépecé sous ses yeux noirs. Quoi ? Qu’est-ce qu’il avait fait ? Il y avait un problème ? Il hésita à se regarder sous toutes les coutures mais préféra ne pas bouger d’un cil, de peur de ce qui pourrait lui arriver. Elle s’attarda un instant sur ses pieds nus, avant de remonter sur sa chemise et sa touffe de cheveux. Loup avait l’impression d’être un petit garçon qui, rentrant tout crotté à la maison, attend avec angoisse la sanction qui ne va pas tarder à tomber. Il était à deux doigts de craquer et lui demander ce qu’elle voulait quand, dans un bruit électronique, elle retira le CD de la PlayStation avant de le ranger dans sa boite sur l’étagère adéquate. Le jeune garçon ne broncha pas, malgré sa forte envie de rouspéter. Il savait quand il était en tort et, là, il l’était. Aussi, quand la surveillante se tourna à nouveau vers lui, le surplombant de toute sa hauteur, il ne dit rien. Mais lui fit tout de même un petit sourire timide. C’était plus fort que lui.

« Je suppose que tu te promènes pas avec ta carte étudiante en ce moment, lui dit-elle plus qu’elle ne lui demanda. Bon, pour commencer, tant que t’auras pas quarante ans et de la barbe, les jeux seize ans et plus te seront interdits. Si t’es pas capable d’attendre avant de profiter des trucs de grands, tant pis, je vais en faire mon affaire personnelle de faire en sorte que tu n’y aies pas accès, point.
_ Mais c’est injuste !


Merde, c’était sorti tout seul. Mais, d’un autre côté, c’était vrai, non ? Bon, il était lancé, autant continuer.

_ Je veux dire : c’est vrai que le jeu est interdit au moins de 16 ans et donc c’est normal que je n’ai pas le droit d’y jouer, mais pas jusqu’à mes 40 ans quand même ! Je pourrais pas y jouer dès mon anniversaire ? »

En plus, je risque pas d’avoir de la barbe avant longtemps, aurait-il pu ajouter. Mais ça suffisait ainsi. Piètre tentative. Lui-même était atterré par la nullité de ses propos. Il ne risquait pas de devenir avocat de sitôt. La jeune s’accroupit en lui tendant son manteau avant qu’il ait le temps de s’en remettre. Hein ? Il devait avoir une tête d’ahuri. C’était même sûr en fait. Mais, pourquoi elle se déshabillait pour lui donner sa veste ?!

« Fait froid, met ça, lui ordonna-t-elle. »

… oui maman ? Non, même ça il ne pouvait pas le dire. Dayana n’avait jamais agi ainsi avec lui. S’il avait froid, il trouvait quelque chose à se mettre sur le dos. C’était pas elle qui allait lui prêter son châle parce qu’il avait les lèvres bleuies, ça non ! Il attrapa le vêtement plus par automatisme que par réel envie, les yeux toujours écarquillés, fixés sur le visage de cette drôle de fille. Elle ne semblait pas tellement plus vieille que lui. La peau foncée, les cheveux et les yeux noirs, l’air sévère. Mais, si elle était aussi stricte que son apparence en donnait l’impression, pourquoi être aussi gentille avec lui ? Car oui, elle était gentille. Allumer la lumière tout à l’heure, avoir peur pour sa santé maintenant. Mais pourquoi ?

« Tu fais quoi à être ici à cette heure ? continua-t-elle sans se rendre compte de son trouble apparent. Je sais qu’il y a pas cours demain, mais c’est pas une raison… T’arrives pas à dormir, peut-être ? Est-ce que ton copain de chambre ronfle ? Tu t’ennuis de chez toi ? »

Sérieux, il avait l’impression d’avoir 5 ans. Elle lui parlait exactement comme Adèle, avant qu’elle ne réalise qu’il était grand et pouvait se débrouiller tout seul. Sauf qu’elle semblait un petit peu plus ironique qu’elle. Mais ce n’était rien, le cynisme ne le blessait pas. Le bras toujours tendu en l’air, le manteau au bout, il réfléchit à comment réagir. En fait non, il ne réfléchit même pas, il réagit juste.

« Tenez, lui dit-il en lui tendant sa veste. C’est gentil de votre part mais je n’ai pas froid, de plus on m’a enseigné qu’un homme ne doit jamais faire passer son bien-être avant celui d’une femme. 

Il était entièrement et totalement sincère. À vrai dire, il n’avait pas eu conscience de la température ambiante avant que la surveillante ne cherche à le couvrir. Il faisait si froid que cela ? Lui ne sentait pourtant rien. L’habitude des vents de plein air, sans doute. Loup avait reçu une éducation stricte de son grand père, qui avait laissé des traces. Aussi était-il remarquablement galant, chose rare à notre époque. Demander sa veste à une fille c’était un peu comme voler le gouter d’un petit enfant. Ça ne se faisait pas.

_ Et pour répondre à votre question, je n’ai pas vraiment de raison d’être ici, continua-t-il. Enfin, je jouais quoi, mais c’est parce que je m’ennuyais. Je n’arrivais pas à dormir. C’est à cause de la lune, quand elle est pleine, le sommeil me fuit et j’ai envie de bouger. Alors je suis parti me balader.

Explications assez sommaires. Et pas vraiment encourageantes. Mais ce n’était que pure vérité, encore une fois. Un peu gêné par la situation, il s’ébroua les cheveux dans un geste nerveux habituel chez lui. Il aurait bien aimé pouvoir se rester encore un peu dehors, dans les couloirs, mais elle allait sans doute le renvoyer se coucher, non ? Il n’en avait pas envie. Rester dans sa chambre, silencieusement, à regarder le paysage par sa fenêtre sans jamais pouvoir l’atteindre… non, il n’avait pas le cœur à ça. Rendu nostalgique par cette pensée, Loup reprit un ton plus bas, le regard lointain et rêveur :

_ Mon chez moi ne me manque pas particulièrement. Pas du tout, même. C’est juste le monde extérieur qui me manque, sans distinction aucune. Les grands espaces, tout ça. »

Il n’avait rien à ajouter. Peut être que sa question était purement sarcastique, mais lui y avait répondu tout de même. Il regarda un moment autour de lui, posant son regard vert partout avant de le ramener sur la fille en face de lui. Il n’avait plus peur du tout, maintenant.

« C’est sympa de votre part de vous soucier de moi mais, vous savez, j’ai quinze ans, j’arrive plutôt bien à gérer mes déprimes passagères, lui dit-il en lui faisant un grand sourire. »

Après tout, elle s’était bien moquée de lui en lui demandant si sa maison lui manquait, il pouvait bien se montrer un peu insolent, non ? Si on pouvait appeler ça de l’insolence, avec le sourire éblouissant qu’il lui jetait en gamin heureux qu’il était. Ou voulait faire semblant d’être. Loup réalisa ensuite que ce n’était pas vraiment la bonne méthode s’il voulait éviter de se faire renvoyer au lit avec un coup de pied au cul et se reprit comme il pu. Lissant sa chemise dans une tentative désespérée de la faire paraitre moins froissée et baissant un peu la tête devant le regard noir de jais, il demanda d’un voix douce :

« Hum, je sais que ça ne se fait pas trop et puis que c’est contre les règles mais… Est-ce que je pourrais ne pas retourner dans ma chambre immédiatement, s’il vous plait ? Je comprendrais que vous disiez non, mais je ne vais pas pouvoir dormir avant un moment alors bon, je pourrais… vous accompagner dans votre ronde par exemple ? Enfin, si vous êtes d’accord, bien sûr. »

Priant intérieurement, il posa un regard lumineux d’espoir sur la jeune femme. Dit oui, dit oui, dit oui, lui disait ses grands yeux verts. Après, il restait à voire si elle se laisserait attendrir ou non. À moins qu’elle préfère sa compagnie à la solitude des couloirs. Bref, qu’elle ait une raison d’accepter de le laisser venir avec elle. Encore une fois, il se mit à la fixer. Elle était plus âgée que lui, c’était sûr - elle le dépassait même en taille donc bon. Mais de combien ? Plus que tout cela, une autre question le taraudait. Lui était arrivé à ses 15 ans. Mais elle ?

« J’aurais une question à vous poser, en fait, si ça vous dérange pas. Vous êtes plus grande que moi, je le vois bien, alors je me demande : depuis combien de temps vous êtes à Crescent ?

Il avala sa salive et fronça les sourcils, la lueur dans son regard oscillant entre rage et incompréhension.

_ Comment vous faites pour supporter de vivre enfermée ici ? »
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Maysun
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MessageSujet: Re: Biohazard [PV Maysun]   Biohazard [PV Maysun] EmptyDim 24 Avr - 19:03

-J'ai jamais dit que c'était juste non plus, fit-elle entre ses dents, contrariée que l'on puisse tenter de mettre sa parole en doute. Et de toute manière, je te signale que tu vas sortir d'ici après la terminale, et ce que tu fais en dehors du territoire de l'école, ça ne me regarde pas.

Elle était un peu étonnée qu'il réagisse ainsi: c'est vrai quoi, habituellement les gens ne faisaient qu'attendre qu'elle oublie -ou ne soit pas dans les parages. Dans un cas comme dans l'autre, deux choix semblaient se présenter devant eux: soit il ne jouerait plus jamais à un jeu vidéo sur le campus, soit il deviendrait un fraudeur invétéré, et un dans l'autre, c'aurait été dommage, bien que pas pour la même personne. Mais en tout cas, elle avait une réponse: il n'avait que quinze ans, le petit loupiot, et en plus il était au courant du fait qu'il n'avait pas l'âge requis: à quelque part ça la fâchait, à quelque part elle se disait qu'au moins il ne faisait pas semblant de ne pas avoir été au courant. Elle n'aurait su dire pourquoi, mais quelque chose en lui l'irritait au plus haut point: peut-être que c'était ce petit sourire qu'elle remarquait à peine et qu'il semblait tenter de réprimer, ou bien alors était-ce peut-être cette impression qu'elle avait qui lui indiquait que celui-là finirait lui aussi par penser que les femmes se devaient d'être mignonnes et fragiles. Toute personne qui encourageait ce mouvement de masse était, à son avis, une menace pour la société -et c'est donc d'un geste indélicat qu'elle reprit son manteau et l'enfila prestement, comme si un essaim d'abeilles menaçait de la piquer. Elle aurait voulu lui lancer une pique, répondre quelque chose -mais il y avait un fond si stérilement poli ans ses paroles qu'elle ne trouvait rien à y redire. Un peu plus et elle aurait eu à lui concéder qu'il avait raison et que les filles devaient vraiment penser à eux avant de penser aux hommes et que les hommes devaient penser aux femmes avant de penser à eux. C'était quoi ce raisonnement à la con? Si elle n'avait pas le droit de se comporter en gentillefemme, elle ne voyait pas pourquoi lui pourrait être un gentilhomme -c'est du sexisme, point barre. Même si, il est vrai, la vie au campus serait beaucoup plus attrayante si les gens étaient aussi vieux jeu. Comme quoi, y'a du bon partout finalement.

-La lune te donne envie de bouger? avait-elle fait en fronçant des sourcils sans comprendre, son imagination étant aussi vide qu'un désert. Ton système nerveux fonctionne au gré des marées, alors? finit-elle en esquissant une moue peu convaincue.

C'est qu'elle n'avait que très peu de compréhension du figuré, parfois, et là il sortait un peu des chemins battus qu'elle connaissait. Pour elle, manger trop de sucre avant de dormir rend excité. Lire des romans avant de dormir peut vous faire faire des mauvais rêves. Ne pas faire assez de sport peut raccourcir votre besoin de sommeil. Mais la lune? Elle n'avait jamais entendu parler d'une telle chose et en bon tyran qu'elle était, elle ne pouvait pas l'accepter. Peut-être que dans deux trois ans, si c'était vraiment à la mode comme excuse, elle finirait par accepter, mais pour le moment elle se demandait ce qui se passait vraiment dans la tête de ce jeune homme à la fois trop jeune et trop polis. Et surtout, un peu trop insouciant à son goût: un peu plus et on aurait dit qu'il trouvait tout naturel de lui parler à cette heure.

Il trouve que c'est pas assez grand, ici? Pourtant, j'ai jamais entendu parler d'un campus de lycée plus grand que celui-ci, et de loin... Sauf à Hogwarts, mais Hogwarts est une école fictive, alors qu'ici tout est bien réel. Mais en même temps, je suppose que pour quelqu'un qui n'est jamais venu ici, tout doit avoir un air tellement irréaliste que ça revient au même. Ou peut-être qu'en fait Hogwarts existe, et que les gens se déplaçant avec des balais volants sont plus nombreux que ce que l'on croirait. Sauf que dans un cas comme dans l'autre, le fait d'y croire ou non ne change rien à ma vie ni à celle des autres autour de moi, donc...

En gros, pour une fois dans sa vie, elle passa très près d'un moment crucial où elle allait accepter une réalité qui n'était pas complètement ancrée dans son quotidien -et d'un simple soupir, elle l'avait rejeté. Comme quoi, on ne se refait pas si vite, sauf que plus elle réfléchissant -et faut dire qu'avec l'heure qui avançait, elle savait que rien de très pertinent ne ferait surface- et plus elle semblait devenir irrité, et le grand sourire que Loup lui lança n'arrangea en rien la situation. Alors, ça a quinze ans et ça croit que ça peut s'occuper de lui-même? Elle en doutait fortement; probablement parce qu'il suffisait de regarder autour d'elle pour se persuader du contraire, mais il fallait dire que cela ne lui prenait pas grand chose. Comme le fait qu'un de ses ongles d'orteil était plus grand que les autres: une chance pour lui qu'elle n'avait pas de couple-ongle sous la main, parce qu'elle se serait mêlé de sa toilette, et habituellement cela ne plaît à personne, surtout lorsque l'on ne leur demande pas leur avis au préalable.

-[...]Je comprendrais que vous disiez non, mais je ne vais pas pouvoir dormir avant un moment alors bon, je pourrais… vous accompagner dans votre ronde par exemple ? Enfin, si vous êtes d’accord, bien sûr. 

-Pousse mais pousse égal, le gronda-t-elle en lui lança un regard noir, hésitant entre l'indignation la plus profonde et le mécontentement. Tu as regardé l'heure, peut-être? Ma ronde, elle est en train de se finir, tu vois, et comme tous les autres j'ai droit au sommeil du juste. Tu voudrais me l'enlever peut-être? Non, évidement que non... ajouta-t-elle en se relevant, sachant qu'elle parlait pour ne rien dire. Si tu n'as rien à faire de tes journées, en fait, et si tu as trop d'énergie, pourquoi tu ne fais pas parti d'un des clubs de l'école? Il n'y a pas vraiment d'excuses, ils sont tous presque vides et les étudiants ont généralement carte blanche pour former de nouveaux clubs, tant qu'ils ne sont pas ouvertement rebelles ou intolérants. D'ailleurs, je suis presque étonnée qu'il n'y ait pas de club de veilleurs du soir, mais bon, encore heureux..., dit-elle, marmonnant presque cette fois. Écoute, on va faire un truc -et puis, je dois bien te punir hein-: tu vas me suivre, on va te claquer un peu tes muscles pour que tu n'aies pas de pouces sur-développés par rapport au reste et après, je verrai selon mon humeur.

Oui, elle manquait d'inspiration pour réprimander quelqu'un: si c'était pas une première ça. Mais c'est qu'elle avait de la difficulté à combattre son doux sourire, même si elle ne se rendait pas compte qu'il était là: l'important, c'est qu'il y était, et qu'elle avait deux yeux pour voir et une âme à attendrir. Elle regrettait presque de ne pas lui avait simplement botté le derrière un peu plus tôt, parce que maintenant le problème ne semblait qu'empirer. Et cela faisait combien de temps qu'elle était dans cette pièce? Même pas cinq minutes, elle aurait été prête à le parier, mais maintenant ces cinq minutes lui laissaient un mauvais goût sur la langue, celui du changement d'horaire. Si elle remettait son sommeil à plus tard et qu'elle préférait plutôt faire son entrainement -qu'elle serait d'ailleurs contrainte à partager avec lui-, cela revenait aussi à dire qu'elle devrait prendre sa douche avant de dormir, et elle ne pouvait pas sauter l'heure du petit-déjeuner... alors elle ne pourrait probablement faire qu'une sieste entre huit heure et midi pour continuer le reste de la journée, et ce n'était jamais une bonne nouvelle lorsque toutes les minutes étaient comptées à la seconde près. Et en plus, elle serait prêt à parier que sa colocataire serait là l'empêcher du dormir, et qu'elle le ferait avec le plus grand des plaisirs. Maysun ramena les pans de son manteau léger vers elle, semblant presque perdue dans une profonde contemplation -une contemplation de l'horreur incarné. Dans sa réalité, du moins, ce l'était. Elle posa ses yeux dans ceux du jeune homme et, déconcertée, ne comprit pas tout de suite à quoi rimait son regard presque suppliant.

-Ça va ça va, bougonna-t-elle en refusant d'admettre qu'elle flanchait parce qu'elle le voulait bien, fait pas cette tête, je t'ai dit que je t'obligerais pas à retourner à ta chambre. Par contre, je peux te garantir qu'à ta place, je préfèrerais certainement y être. Qui choisis prend pire, comme on dit. Enfin, c'est bien comme ça qu'on dit, non?

C'est qu'à cette heure son anglais devenait défaillant.

-Je suis arrivée ici pour faire ma première, et maintenant je suis en terminale, fit-elle n réfléchissant pendant un instant. Je fais partie des premiers à être arrivés ici, ajouta-t-elle non sans fierté, bien que son visage ne s'éclaira pas et resta toujours aussi fermé. Et pour le reste de ta question, je vais supposer que tu ne dois pas être ici depuis très longtemps, pare que sinon tu saurais que c'est le genre de questions qu'on évite de poser, ami ou pas, et je suis pas ta copine. Moi j'estime que je suis très bien ici et que je ne vois pas pourquoi je chercherais à partir. Comme tous les autres je suis venue de mon plein gré et tant que cette école répondra à mes besoins -c'est-à-dire aussi longtemps que l'école remplira sa fonction d'école-, je ne vois pas pourquoi je chercherais à aller contre le système. On a l'éducation gratuite en plus de l'hébergement et des loisirs... C'est peut-être parce que c'est plus que ce que j'ai toujours eu, mais j'estime que quiconque pourrais répugner ça est franchement ingrat., dit-elle lentement en appuyant sur ce dernier mot. Le travail d'un étudiant c'est d'étudier et rien d'autre, et puis...

Elle sembla faire un exercice de mémoire, et celui-ci était bien réel.

Quelqu'un a dit un jour, commença-t-elle lentement, comme pour lui intimer de ne pas l'interrompre, que nous sommes tous prisonniers, à la différence que beaucoup d'hommes se sentent libre alors qu'ils ne sont que des prisonniers sans chaines.Elle s'arrêta en moment, trouvant qu'il y avait quelque chose qui sonnait faux dans son raisonnement. Je ne sais pas -de connaître tes chaines te rend plus triste pare que tu te rend compte que l'on t'entrave, mais le fait de les connaître ne fait-il pas que tu peux commencer à chercher à faire le meilleur de ce que tu peux faire en t'accommodant d'elles?

Elle se dirigea vers la porte, lui faisant signe de la suivre. Au moins, cette conversation l'avait un peu calmée -étonnement, puisqu'elle détestait parler du système de cette école -surtout lorsque les gens à qui elle en parlait semblaient être contre. Non pas qu'elle trouvait que tout était rose ici, mais franchement, un comme l'autre, les groupes de l'école lui tapait sur les nerfs. Comme tout ce qui n'allait pas complètement dans sa ligne de pensée, d'ailleurs.

-Viens, tu va avoir besoin de soulier pour la suite. Et surtout, autre chose que des jeans, c'est la mort pour faire de l'activité physique. Pas la peine de prendre une veste, tu as survécu au plus froid de la nuit et j'espère bien te faire suer un peu. Et tiens-toi droit sur le chemin vers ta chambre, histoire que je change pas d'idée et t'oblige à y rester.

C'est comme à l'habitude, en fait: elle finissait toujours par être plus exigeante envers les gens à qui elle donnait une chance. C'est qu'elle avait ses petites manies à respecter -mais à la fin, elle ne faisait ça que parce qu'elle croyait que c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Et en plus, en chemin, elle finirait bien par apprendre son numéro de chambre -et son nom, aussi, ça serait pratique. Pour le moment, elle se contentait de l'appeler jeune contrevenant qui se balade pieds nus -enfin, jamais à voix haute, évidemment.

[Ouais c'est pas du grand génie mais je fais ce que je peux 8D]
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Biohazard [PV Maysun] Vide
MessageSujet: Re: Biohazard [PV Maysun]   Biohazard [PV Maysun] EmptyJeu 5 Mai - 7:48

Il avait fait mauvaise impression apparemment. Enfin, s’il se fiait à la façon rageuse avec laquelle elle avait récupéré sa veste. L’aurait-il vexée ? Loup espérait que non, ce serait très, mais alors très mauvais pour lui ça. Ce serait même synonyme de « Au lit tu dors », la pire des punitions possibles dans le cas présent. Son froncement de sourcil quand il lui expliqua que la lune l’empêchait de dormir confirma sa théorie. Ce n’était apparemment pas une excuse valable aux yeux de la demoiselle. Mais, qu’aurait-il du dire ? Y avait-il une bonne réponse en fait ? Une qui l’aurait faite sourire au lieu de cracher des flammes ? Il n’en était absolument pas sûr. Très sceptique même. Pourtant, il réfléchit sérieusement à sa question. Son système nerveux marchait-il comme les marées ? Hum, ce serait peut être une bonne explication à ses insomnies cycliques, il n’y avait jamais pensé. Il faudrait qu’il expose cette théorie à sa mère, elle s’y connaissait mieux que lui en phénomènes astronomiques après tout. Peut être que, effectivement, le cerveau humain pouvait s’associer à une immense mer tumultueuse, sans limite et insondable, réagissant quand toute étendue d’eau à l’influence de l’astre lunaire. Il sourit malgré lui. Oui, cette idée lui plaisait bien. Il faillit même rire en imaginant sa tête faire « glouglou » à chacun de ses pas. Il se reprit à temps, heureusement ; il était en train de se faire engueuler tout de même, un peu de tenue !

En parlant de tenue, elle semblait à nouveau le détailler du regard. Ok, il avait saisi, elle avait un problème avec comment il était habillé. Des vêtements simples et confortables, peut être pas très élégants mais qui lui laissaient une grande liberté de mouvement. Mais, plus que sa chemise râpée, c’étaient ses pieds sur lesquels elle s’arrêtait à chaque fois. Ses pieds nus. Sans chaussettes. Sans chaussures. À même le sol. Nus, quoi. Cela semblait lui taper sur le système. Est-ce qu’elle faisait une fixation sur la pieds ? Loup avait entendu parler de ces personnes qui ont un complexe et/ou font un blocage sur une partie du corps humain. Ceux qui ne peuvent voir les pieds en peinture par exemple, et qui portent des chaussettes sous la douche et même à la piscine. Faisait-elle partie de ces gens ? Le regard noir qu’elle lui renvoya après qu’il lui eut demandé s’il pouvait l’accompagner durant sa ronde lui fit comprendre que son obsession était d’un tout autre genre.

« Pousse mais pousse égal, dit-elle avec un grondement d’ours en colère. Tu as regardé l'heure, peut-être ? Ma ronde, elle est en train de se finir, tu vois, et comme tous les autres j'ai droit au sommeil du juste. Tu voudrais me l'enlever peut-être ? Non, évidement que non... continua-t-elle sans lui laisser le temps de répondre. »

Loup n’aurait pas répondu de toute façon. Il tenait à sa vie le bougre et il avait conscience d’avoir poussé le bouchon un peu loin avec sa demande. Mais qui ne tente rien n’a rien, non ? Et puis, il fallait dire que ses paroles étaient tout à fait juste. En lui posant la question il n’avait pas réfléchit une minute à l’heure qu’il était, mais seulement aux interminables heures qu’il devrait passer enfermé dans sa chambre. C’était vrai qu’elle avait droit au « sommeil du juste » et il se sentit un peu honteux d’avoir pensé à lui-même avant tout. Il baissa sagement la tête et attendit que l’orage passe.

« Si tu n'as rien à faire de tes journées, en fait, et si tu as trop d'énergie, pourquoi tu ne fais pas parti d'un des clubs de l'école? Il n'y a pas vraiment d'excuses, ils sont tous presque vides et les étudiants ont généralement carte blanche pour former de nouveaux clubs, tant qu'ils ne sont pas ouvertement rebelles ou intolérants. D'ailleurs, je suis presque étonnée qu'il n'y ait pas de club de veilleurs du soir, mais bon, encore heureux..., ajouta-t-elle apparemment plus pour elle-même que pour lui. Écoute, on va faire un truc -et puis, je dois bien te punir hein-: tu vas me suivre, on va te claquer un peu tes muscles pour que tu n'aies pas de pouces surdéveloppés par rapport au reste et après, je verrai selon mon humeur. »

Le garçon sourit jusqu’aux oreilles. Lui qui s’attendait à passer un sale quart d’heure, voilà qu’elle lui proposait de le faire bouger comme punition ! Hallelujah ! Amen ! Que sa parole soit cent fois bénites ! Et il ne savait que dire encore ! Il était tellement, tellement heureux !

« C’est vrai, vous acceptez de me prendre avec vous ? Oh, merci mademoiselle, merci ! Vous allez voir, je vais me donner à fond ! Je vous décevrez pas ! C’est vraiment super gentil de votre part ! »

Il était à deux doigts de faire des bonds de joie mais, bon, c’était censé être une punition… Mais il était tellement content aussi ! Il ne pouvait pas le cacher. Et puis, il ne pouvait pas ne pas la remercier non plus, ça n’aurait pas été poli. Une personne si gentille ! C’était décidé, cette jeune femme, il l’aimait bien. Il ne savait pas comment elle s’appelait, d’où elle venait ou même comment elle se comportait le jour, mais il l’appréciait. Elle avait un regard qui faisait peur, des sourcils qui se fronçait souvent, une grosse torche électrique, était plus vieille que lui et profondément gentille sous cette carapace d’acier. Ou, du moins, lui la trouvait-il gentille. Perdue dans ses pensées, elle ramena son manteau contre elle avant de le regarder à nouveau. Elle fit la moue avant d’ajouter devant sa bouille d’enfant qu’elle ne l’obligerait pas à retourner dans sa chambre mais qu’il regretterait d’être né avant la fin de cette nuit. Enfin, elle ne l’avait pas dit exactement comme cela, mais c’est ce qu’il en retint et c’était l’essentiel.

« Qui choisis prend pire, comme on dit. Enfin, c'est bien comme ça qu'on dit, non ? »

Rayonnant de contentement, Loup réagit comme il l’aurait fait en dehors. C’est-à-dire sans y penser. Il se mit au garde-à-vous en prenant une mine concentrée des plus ridicules sur son visage de gamin.

« Chef ! Oui chef ! Enfin, je crois, ajouta-t-il ensuite, je ne connais pas cette expression. »

Il termina sa tirade piteusement et sourit en s’ébouriffant timidement les cheveux. Il reprit un air sérieux en voyant que la surveillante semblait plongée dans ses réflexions.

« Je suis arrivée ici pour faire ma première, et maintenant je suis en terminale, dit-elle pour répondre à sa question précédente. Je fais partie des premiers à être arrivés ici, continua-t-elle avec une modulation dans la voix ressemblant vaguement à de l’orgueil. Et pour le reste de ta question, je vais supposer que tu ne dois pas être ici depuis très longtemps, parce que sinon tu saurais que c'est le genre de questions qu'on évite de poser, ami ou pas, et je suis pas ta copine, ajouta-t-elle. »

Dommage, lui l’aimait bien. Il la considérait déjà comme son amie d’ailleurs, mais cela n’avait pas d’importance. Elle était arrivée pendant sa première, elle n’y était donc plus. Terminale ? 18 ans peut être ? Bien plus âgée que lui en tout cas. Et elle avait survécue ici pendant plus d’une année… comment avait-elle fait ? Lui en était incapable, il le sentait. Il finirait par se laisser mourir de faim ici, comme les animaux dans leur cage au zoo. Après tout, le loup était un animal sauvage. Il ne comprenait pas non plus pourquoi sa question était déplacée. Une guerre sous-jacente, peut être ? Cette idée lui mis du baume au cœur : il n’était donc pas le seul à vouloir partir d’ici ? Mais il ne dit rien. Pas par peur, il était déjà en pleine violation de règles après tout. Tout simplement parce que ce n’était pas le moment. Il fallait qu’elle parle. Il répondrait après.

« Moi j'estime que je suis très bien ici et que je ne vois pas pourquoi je chercherais à partir. Comme tous les autres je suis venue de mon plein gré et tant que cette école répondra à mes besoins - c'est-à-dire aussi longtemps que l'école remplira sa fonction d'école -, je ne vois pas pourquoi je chercherais à aller contre le système. On a l'éducation gratuite en plus de l'hébergement et des loisirs... C'est peut-être parce que c'est plus que ce que j'ai toujours eu, mais j'estime que quiconque pourrais répugner ça est franchement ingrat, dit-elle lentement en appuyant sur ce dernier mot. Le travail d'un étudiant c'est d'étudier et rien d'autre, et puis... »

Elle n’avait pas totalement tort. Mais pas totalement raison non plus. Le ingrat le visait-il ? Qui sait, il n’avait pas le temps d’y réfléchir : elle reprenait.

« Quelqu'un a dit un jour, commença-t-elle dans le silence le plus total, que nous sommes tous prisonniers, à la différence que beaucoup d'hommes se sentent libre alors qu'ils ne sont que des prisonniers sans chaines. Elle s'arrêta en moment, trouvant qu'il y avait quelque chose qui sonnait faux dans son raisonnement. Je ne sais pas - de connaître tes chaines te rend plus triste parce que tu te rend compte que l'on t'entrave, mais le fait de les connaître ne fait-il pas que tu peux commencer à chercher à faire le meilleur de ce que tu peux faire en t'accommodant d'elles ? »

Elle se secoua, comme sortant d’un rêve, et se mis en mouvement sans attendre son reste. Il aurait eu tellement de choses à dire pourtant ! Mais elle était déjà partie, lui intimant de la suivre d’un mouvement de main impérieux. Comme s’il allait rester là à attendre qu’elle vienne le chercher à coup de botte cloutée dans le derrière. Il écouta à peine sa petite tirade sur sa tenue et sa façon de se tenir ; qu’elle lui mette des chaussures aux pieds si elle en avait envie, ça ne le dérangeait pas, et il se tenait déjà droit de toute façon. Loup était toujours droit quand il marchait mais, pour lui plaire, il reprit ce port de tête qu’il avait chez son grand père. Celui de l’enfant de grande maison qui côtoie les grandes gens et reste respectueux et poli en toute circonstance. Il se mit à marcher d’un pas large et assuré pour suivre ses enjambées fougueuses, son maintien contrastant étrangement avec les vêtements qu’il avait sur le dos.
Il la suivit dans le couloir et puis dans l’escalier, remontant avec elle à la surface. Les rayons de lune traversant les fenêtres l’éblouirent presque mais il se fit rapidement à cette lumière. Le silence avait duré tout le long de leur montée. Il se décida enfin à parler.

« Je connais cette idée que vous avez voulu exposer, commença-t-il. Celle avec les chaînes invisibles ou visibles. Sauf que dans ma version, une fois que l’on connait ses chaînes, on peut réfléchir à comment s’en défaire. Connaitre le mécanisme qui nous retient afin de mieux savoir en trouver la faille et y frapper. Vous, vous voulez vous en accommoder. Je n’en vois pas l’intérêt : pourquoi rester prisonnier quand on a l’opportunité d’être libre ? »

Loup entier se définissait de la sorte. Tout tournait autour de ça chez lui : la liberté, toujours et encore. Il n’était prisonnier que de son plein gré et supportait très mal qu’on l’entrave de force. Alors que certains se complaisent dans la servitude… Là où la plupart des hommes trouvaient des repères réconfortant dans les limites et les lois, lui ne les voyait que comme des murs. Au moins avait-il assez de jugeote pour comprendre que la majorité étaient là pour son propre bien. Mais là n’était pas la question et il replongea dans le vif du sujet.

« Après, peut être que je suis ingrat, effectivement, dit-il en appuyant sur le mot comme elle l’avait fait plus tôt. J’ai toujours été à l’école et j’aimais ça donc ce n’était pas un problème. Il est sûr que Crescent est un super lycée, je ne dis pas le contraire. Les cours que l’on veut, un grand campus, on a même eu un super-pouvoir en prime ! C’est juste totalement inhumain.

Il fit une pause, histoire de rassembler ses idées et de s’humecter les lèvres et reprit la parole :

_ Je veux dire : pas de prof, que des ordis. Aucun contact avec l’extérieur non plus. On est refermé sur nous même, même les prisonniers ont droit à des visites ! C’est tout ce que je reproche à cette école en fait. Je suis venu de mon plein gré, c’est vrai vous l’avez dit, mais le simple fait de savoir que je ne peux partir me donne envie de partir justement… Ouais, je suis ingrat, lâcha-t-il après une courte réflexion. »

Il s’enflammait peut être un peu trop. Il commettait pire qu’un crime de lèse-majesté en disant tout haut de telles choses. Et même s’il n’en avait pas conscience, la réaction de la surveillante plus tôt sur sa simple question lui mettait la puce à l’oreille. Il était trop insouciant, malgré le ton sérieux de sa voix. Il ne réalisait pas tout ce qu’il risquait et peut être s’en fichait-il un peu.

« Je crois que j’en ai trop dit, reprit-il avec un sourire gêné. Vous êtes pas ma copine, d’après ce que j’ai compris, et le sujet à l’air assez sensible. »

Un nouveau silence plana tandis qu’ils continuaient de marcher. Où l’emmenait-elle ? Ah, oui, elle voulait le chausser et le changer. Pourtant, ses vêtements étaient très pratiques, n’entravant absolument pas ses mouvements. C’était aussi une des raisons de leur aspect usé : Loup bougeait beaucoup avec et les abimait donc rapidement. Mais il avait assez ouvert sa bouche pour la contredire pour, au moins, tout le reste de la nuit. Maintenant il ferait mieux de s’appliquer à lui plaire. Tiens, en parlant de plaire !

« J’y pense ! s’exclama-t-il soudain, passant du coq à l’âne, du ton grave au plus joyeux. Je fais partie d’un club ! Je ne suis pas aussi mollasson que vous semblez le croire. Et je ne pense pas qu’on puisse rejoindre plusieurs clubs, non ? De plus, veilleur de nuit est déjà un rôle, alors je ne vois pas vraiment ce que vous pourriez faire dans un club du même type. Parler de vos prises de la nuit ? s’interrogea-t-il en penchant la tête sur le côté. »

Il imagina pendant une fraction de seconde tout les surveillants de l’école, réunis dans une unique pièce, attendant que le temps passe pour partir faire leur ronde. Non, vraiment, il ne voyait pas à quoi un tel club pourrait servir. L’idée lui arracha même un sourire.

« Sinon, on fait quoi maintenant ? Je veux dire, à part aller me chercher des chaussures ? Vous devez encore vérifier certaines pièces ? Je sais pas à quoi peut bien ressembler faire une ronde, en fait ! Vous avez un chemin bien précis à suivre ou vous allez où bon vous semble ? Est-ce qu’il y a des coins en particulier où le fraudeurs se réunissent ? » 

Blablabla et blablabla. Une vraie pipelette. Ce n’était pas dans ses habitudes, aussi remarqua-t-il relativement rapidement qu’il parlait trop. Beaucoup trop même.

« Oh, désolé, je vous inonde de questions, dit-il en se mordant la lèvre. Surtout que je vous suis redevable ! Je veux dire, vous acceptez de me prendre avec vous au lieu de m’envoyer dormir, tout ça, et moi je vous embête avec mes questions bêtes. En plus je peux rien faire pour vous remercier ! Vous voulez que je vous joue un morceau de flûte ? proposa-t-il soudainement. Ça je sais faire ! Mais il faudrait aller la chercher sans ma chambre… Oh, je sais !

Et sans lui demander son avis, il lui attrapa la main gauche et tourna sa paume vers le ciel. Il risquait de récolter un beau cocard pour son geste, voire pire, mais il n’y pensa pas. Comme souvent ces dernières minutes, il agit sans réfléchir. Pourvu que ça ne devienne pas une habitude.

_ Je peux vous lire votre avenir ! dit-il en lui souriant de toute ses dents. Ma mère m’a montré comment faire quand j’étais petit, et même si je suis pas aussi bon qu’elle je peux quand même dire quelques trucs. Alors là, commença-t-il en posant son doigt sur un point particulier de sa peau, c’est votre ligne de travail. Elle est impressionnante ! Elle commence tôt et est très bien tracée, très nette, et elle continue longtemps, regardez, elle sort même de votre paume. Vous êtes une très grande travailleuse et vous le resterez jusqu’au bout. Là, par contre, c’est votre ligne d’amour. Elle est faible au début et elle s’entre coupe plusieurs fois. Elle est troublée à cet endroit mais s’épaissie au fil du temps. Auriez-vous des problèmes de cœur actuellement ? Vous hésitez, à moins que vous soyez juste embêtée. Si ça se trouve vous vous en rendez même pas compte.

Se désintéressant de sa main l’espace d’une seconde, il leva la tête pour la regarder dans les yeux.

_ J’aurais pu vous donner plus d’informations sur cette personne en vous tirant les cartes, mais ma mère a jamais voulu m’apprendre. C’est un art de femme elle me disait et j’me suis pris pas mal de taloches pour avoir regardé d’un peu trop près quand elle le faisait. En plus, j’ai même pas de jeu de carte, donc bon.

Fin de la parenthèse, il se replongea dans sa bonne aventure.

_ Sinon, de nombreuses rides viennent entrecouper la ligne, donc je peux dire que ce ne va pas être facile tout les jours. De plus, elle s’éloigne de la ligne de travail, ce qui veut dire qu’amour et boulot ne font pas bon ménage ! Ensuite ! Votre ligne de vie est stable, signe d’une vie tranquille et rangée. Là, par contre, elle est très bizarre. Je m’y connais pas assez pour dire ce qu’elle a, juste que votre vie va être bouleversée. Et elle se coupe brusquement à cet endroit, pour reprendre plus loin. La coupure veut dire que vous allez arrêter de vivre, dit-il avant d’ajouter en toute hâte : mais pas que vous allez mourir hein ! C’est peut être un arrêt social. Du genre exil dans la montagne, ermitage chez les bouddhistes… ou un accident qui va vous faire passer très près de la mort, un come peut être, continua-t-il très bas. Dans tous les cas, vous mourrez pas puisque la ligne continue plus loin ! Et longtemps ! »

Il conclut avec un sourire éblouissant, fier de sa lecture des lignes. Cela faisait tellement longtemps qu’il ne s’y était pas adonné - des années - il avait peur d’avoir tout oublié. Il lâcha alors la main qu’il avait tenu tout ce temps et leva le regard devant sa cliente malgré elle… et réalisa alors que ce qu’il lui avait raconté n’était pas des plus encourageants et qu’il ferait mieux de vite se rattraper.

« Vous avez une bonne paume. Les lignes sont très visibles, c’est bien.

Il disait ce qu’il lui passait par la tête, sans trop savoir si elle le prendrait bien ou non. Lui le pensait comme un compliment, mais tout le monde ne pensait pas comme lui - loin de là.

_ Regardez la mienne par exemple, elle est illisible ! Continua-t-il en brandissant sa main sous son nez. Elle est tellement ridée de partout que toutes ont renoncé à la lire. Tout ce que je sais ce trouve là.

Il posa le doigt au creux de sa paume, lui montrant quelque chose qu’elle ne comprenait sans doute pas.

_ Vous voyez ? C’est ma ligne de vie. Elle s’arrête brusquement et elle reprend pas. Ma mère dit que je vais mourir jeune, moi je pense pas. Mais je ferais mieux de faire attention quand même, ça mange pas de pain ! »

Il sourit à nouveau, se demandant si ce qu’il venait de dire était vraiment réconfortant. Bah, tant pis. Il ferait mieux la prochaine fois.


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Maysun
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MessageSujet: Re: Biohazard [PV Maysun]   Biohazard [PV Maysun] EmptyMer 18 Mai - 7:26

Bon XD désolée là. J'ai commencé ton post mais j'ai pas le coeur de le finir, laors plutôt que de te faire attendre, disons plutôt que... bah j'ai plus envie d'être sur ce forum, alors je vais juste me barrer (comme les autres... ahah) et bon... bon courage petite ><;;
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Loup François
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MessageSujet: Re: Biohazard [PV Maysun]   Biohazard [PV Maysun] EmptyJeu 19 Mai - 6:33

Okey .w.
Je vais pas rester non plus alors je pense xD Vu que tu étais la seule qui semblait active !
Bonne continuation en tout cas Smile
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MessageSujet: Re: Biohazard [PV Maysun]   Biohazard [PV Maysun] Empty

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